Le Vent se lève par Johannes Roger
Difficile d’apprécier « Le vent se lève » dans une salle surchauffée avec le son en sourdine, d’autant plus que Miyazaki adopte pour son récit le rythme indolent de son rêveur de héros. Personnage coincé dans sa bulle, ne pensant qu’aux avions, au point de ne pas voir, ou d’occulter volontairement, le drame mondial qui se prépare et dont il est l’un des principaux artisans. Il n’entre en action qu’en présence de personnages féminins, ou d’autres ingénieurs. Il faut d’ailleurs être un brin passionné d’aéronautique pour entrer totalement dans le film. Reste que Miyazaki est toujours, selon moi, le dernier grand réalisateur encore vivant, loin devant ses contemporains. Le film regorge de beaux moments, comme celui ou Jiro joue avec un avion en papier, le faisant virevolter vers le balcon ou se trouve sa future femme, dessinant ainsi les traits de caractère enfantins du personnage, ou encore le dernier quart d’heure et la prise de conscience tardive du désastre engendré par son invention, mélangeant ainsi en quelques minutes les principales thématiques du réalisateur.