Le Vent se lève par JimAriz
Le Vent se lève est singulier à plus d'un titre. C'est déjà, pour l'instant en tout cas, le dernier film de Hayao Miyazaki et aussi son film le plus réaliste. Comme si le réalisateur avait tenu à finir sur une note sérieuse pour pas qu'on le prenne pour un rêveur.
C'est bien pourtant de rêve qu'il s'agit dans cette biographie de Jiro Horikoshi, concepteur de l'avion Zéro japonais pendant la seconde Guerre Mondiale. C'est le rêve d'un homme qui, depuis toujours, rêve de faire des avions. Le Vent se lève est avant tout l'histoire d'une passion, d'une passion à laquelle le héros va consacrer sa vie. Miyazaki s'interroge sur le fait de sacrifier sa vie pour une passion qui sera somme toute éphémère. En effet, à cause de cette passion Jiro ne pourra pas prendre soin de sa fiancée atteinte de tuberculose, jusqu'à fumer dans la même chambre qu'elle. Et finalement les avions qu'il a conçu serviront pour les kamikazes, ils vont tous être détruit. Cela en valait-il la peine ? Un questionnement qui se lit sur le visage de Jiro à la fin du film, et qui révèle la capacité de Miyazaki à rentrer dans la psychologie de ses personnages.
Plus adulte, moins imaginatif mais toujours aussi poétique, Le Vent se lève est aussi la plus belle histoire d'amour racontée par Miyazaki. Histoire d'amour à deux versants, la passion et la femme aimée. La scène où Jiro se précipite, les larmes aux yeux, pour rendre visite à sa fiancée malade est bouleversante et chargée d'émotions, un degrés rare jamais atteint par le maître. Ainsi, avec ce dernier film, Miyazaki prouve qu'il sait tout faire, c'est un mastodonte du cinéma qui s'en va.