Le Vent se lève par JipéF
En l'espace de 15 ans, Miyazaki est passé du stade de "réalisateur culte des amateurs d'animation japonaise" à "réalisateur majeur du cinéma international". Depuis l'apogée de cette période, chaque nouveau film du maitre est un peu attendu comme le loup blanc. Son nouveau film, qu'il prétend pour la n-ieme fois être son dernier (il nous fait le coup depuis Mononoke), contient beaucoup de thèmes qui lui sont chers : l'aéronautique, la guerre, les conflits entre grande nations, les destins exceptionnels qui s'entrecroisent. Mais ce "Vent se lève" présente aussi un réalisme peu coutumier de Miyazaki, qui pourrait presque faire passer le film pour une oeuvre de Takahata. Pas de merveilleux, pas de magie, et en dehors de l'onirisme délicieux des rêves du protagoniste principal, il n'y a presque pas de fantastique. Du coup, comparé à l'émerveillement constant que procure un Ponyo, le résultat semble un peu plus froid et distant qu'à l'ordinaire, surtout dans sa première partie, et est donc clairement un des films les moins accessibles de Miyazaki. Mais quand il se décide à nous asséner quelques scènes sublimes de simplicité et de subtilité, que je ne dévoilerais pas pour ne pas gâcher la découverte, il nous rassure immédiatement sur son incontestable savoir faire. Un baroud d'honneur assez inattendu donc, mais tout aussi indispensable que ses prédécesseurs.