Ce qu'il faut de fan-service au service des fans

Cinq ans seulement après la fin de la désormais mythique saga Harry Potter, la Warner remet le couvert avec une histoire se déroulant plusieurs années avant les aventures de notre sorcier préféré, et à New-York. Le but est simple : on prend les mêmes, et on recommence. L'histoire est à nouveau écrite par JK Rowling, et le film retrouve le réalisateur des 4 derniers opus, David Yates. Mais alors, retour réussi ou sangsue à pognon ? Un peu des deux. Mais on ne va pas bouder notre plaisir pour autant.



Quand Stephen Hawking est un sorcier écolo



Exit le binoclard balafré donc, et bonjour à Norbert Dragonneau. C'est un sorcier anglais, renvoyé de Poudlard et ayant choisi de parcourir le monde pour retrouver et préserver des créatures fantastiques que le reste de la communauté des sorciers cherche à éliminer pour que le monde magique reste secret aux yeux des moldus. Ou plutôt des "non-maj", puisque les américains les appellent comme ça. Je ne suis personnellement pas fan de ce changement, mais ça reste de l'ordre du détail.
Bien sûr, il va falloir un élément perturbateur pour venir faire démarrer le film. Il se présente sous la forme d'un moldu justement, qui va malencontreusement échanger sa valise, contenant des pâtisseries, avec celle de Norbert, contenant toutes ses créatures. Il va bien sûr ouvrir cette valise, et ainsi libérer certaines de ces créatures dans New-York. Norbert et lui vont alors devoir les retrouver le plus vite possible pour ne pas que le monde des sorciers n'éclate au grand jour. Ils seront aidé dans cette aventure par deux sorcières : une ex-aurore et sa sœur capable de lire dans les pensées.
En parallèle de tout cela, Colin Farell - désolé si je n'ai pas retenu le nom de son personnage, mais je n'ai pas réussi à voir autre chose que Colin Farell pendant tout le film - tente de retrouver un enfant sorcier très puissant, qu'il soupçonne de se cacher parmi une communauté de chasseurs de sorcières. Une quête qu'il va devoir mener en même temps qu'une autre enquête impliquant une entité mystérieuse détruisant des rues entières de la ville.
Une histoire simple donc, très bonne enfant la plupart du temps, et portée par des acteurs très appliqués - à part Colin Farell donc, même si sa prestation est loin d'être honteuse. On retrouve également Eddie Redmayne (qui interprétait Stephen Hawking dans Une merveilleuse histoire du temps, d'où le titre de la partie) dans le rôle de Dragonneau, Dan Fogler dans celui du moldu embarqué malgré lui dans cette aventure, et Katherine Waterston et A Fine Frenzy interprétant leurs deux amies.
Vous vous en doutez, toute la partie dédiée à la présentation des fameux animaux fantastiques est teintée d'une petite morale écolo, à base de "je les ai ramenés d'Afrique où la chasse les mettait en danger, ohlala quel message subtil". À part ça, on est là devant un pur divertissement, qui fait plutôt bien son travail.



Yates est à la maison



Le film s'ouvre sur quelques notes du célébrissime thème d'Hedwige, qui servait de thème principale à la saga Harry Potter, qui laisse place au thème des animaux fantastiques quand le titre du film apparaît à l'écran. Une manière subtile de marquer la transition entre les deux sagas, tout en rappelant qu'on est bien dans le même univers. Dommage tout de même d'embrayer sur une séquence "parcours de journal", que Yates avant introduite avec l'Ordre du Phoenix et qui est donc assez propre à la saga Harry Potter.
Mais globalement, ces clins d’œil restent assez discret. Grindelwald, le mage noir évoqué à plusieurs reprises dans Harry Potter, fait une petite apparition, et les noms de Poudlard et de Albus Dumbledore sont aussi évoqués. À part ça, les références sont assez rares et discrètes, le film ne verse jamais dans l'avalanche de fan service.
Le changement d'environnement apporte aussi son vent de fraîcheur à l'ensemble. Fini le petit Harry qui s'émerveille devant chaque nouveauté qui lui est présentée à Poudlard, on est ici face à des sorciers expérimentés évoluant dans un monde moldu. Si le personnage de Kowalski, le moldu, est là pour que le spectateur s'identifie, puisque lui aussi découvre les éléments magiques présentés dans le film pour la première fois, le reste des sorciers agît de manière extrêmement naturelle. On les voit se servir de leurs baguettes comme si de rien n'était, comme si il s'agissait vraiment de quelque chose de normal dans leur vie de tout les jours. On pourra notamment citer le personnage de Queenie, annonçant avec un grand sourire qu'elle adore cuisiner avant de ne préparer un plat en quelques secondes en agitant sa baguette.
La réalisation est assez sobre, privilégiant des plans très larges sur la ville, pour montrer l'insignifiance des personnages face à leur environnement et rappeler à quel point retrouver toutes les créatures va être difficile. Dans les séquences présentant le monde magique, la caméra va être beaucoup plus mobile, allant et venant d'un endroit à un autre au fur et à mesure que Kowalski (et nous par la même occasion) découvre toutes les merveilles qui lui sont présentées. Les décors y sont plus chargés, détaillés, marquant ainsi une véritable rupture avec le monde moldu, plus froid et vide.



Des animaux vraiment si fantastiques qu ça ?



Mais les vraies stars, ce sont bien sûr les créatures de Dragonneau. On va ainsi retrouver quelques noms entendus dans Harry Potter sans qu'on les ai vraiment vus apparavant, comme les botrucs ou l'adorable niffleur, qui va servir de running gag pendant tout le film.
Certaines sont un peu décevantes, ressemblant tout simplement trop à des animaux réels (le rhinocéros qui crame des arbres c'est rigolo, mais pas très original...). D'autres, au contraire, sont beaucoup plus inventives, comme ces sortes de petits dragons qui grandissent ou rétrécissent pour occuper tout l'espace dont ils disposent.
Bref, de ce côté là aussi le film tient ses promesses, et on a hâte d'en découvrir plus dans les suites, déjà annoncées.



La conclusion magique



C'est un divertissement pur, sans autre ambition. Et c'est très bien. Drôle et léger la plupart du temps, c'est un film qui permet de retrouver un univers qui aura captivé toute une génération en continuant de nous surprendre. Les nouveaux personnages sont attachants, les créatures vraiment fantastiques, le scénario prenant. Sans être un chef-d'oeuvre, le film laisse une sensation de satisfaction très agréable une fois sorti de la salle, et je ne lui en demandais personnellement pas plus.

Delfre56
8
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le 24 déc. 2016

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