Un Sorcier à New-York

Après sept livres, huit films, des goodies par centaines et plusieurs milliards de dollars de recettes, la saga Harry Potter n'allait pas se finir ainsi. Inspiré par un livre sorti en 2001, Les Animaux Fantastiques joue la carte de l'originalité en se présentant autant comme un spin-off que comme un prequel aux aventures du petit sorcier à lunettes. Situé dans le New-York des années 1920, le long-métrage, toujours réalisé par David Yates, auteur des quatre derniers opus cinématographiques, narre donc le périple de l'explorateur anglais Norbert Dragonneau (le toujours souriant Eddie Redmayne) qui, ayant perdu ses créatures, doit impérativement les retrouver, tous cachés malicieusement dans la Grosse Pomme...

Aidé par un Moldu (le comique Dan Fogler, finalement surprenant) et deux sorcières américaines (Katherine Waterston et Alison Sudol), Norbert va également devoir s'acclimater des règles et lois des sorciers locaux et de leurs termes tout aussi bizarres. Face à lui, une jungle urbaine, une illuminée dangereuse (Samantha Morton) et un puissant ennemi de l'ombre siégeant au Ministère (Colin Farrell). Contre toute attente, Les Animaux Fantastiques est en soit une petite réussite : décor inédit, nouveaux personnages, nouveaux sorts et nouveaux enjeux contrastent avec la mise en scène toujours aussi impersonnelle de Yates et des effets spéciaux pas toujours impressionnants, le tout à un rythme tantôt effréné tantôt langoureux.

Très enfantin mais aussi paradoxalement plus sombre dans ses thématiques, le film tient la route à grands coups de gags gentillets et de scènes d'action envolées mais n'arrive malheureusement jamais à s'imposer comme une œuvre à part entière, ce spin-off souffrant de sa comparaison avec le modèle d'origine. Considéré dès le départ comme une aventure moins adolescente (avec un casting adulte donc), Les Animaux Fantastiques ne propose au final pas grand chose de neuf en dépit de quelques bonnes idées et de références inévitables à la première saga. En résulte un blockbuster sympathique mais pas impérissable qui ravira sans peine les fans de J.K. Rowlings et les moins exigeants.