Péripétie devenue culte en dépit de son échec retentissant, Les Aventures de Buckaroo Banzaï à travers la 8e dimension reste avant tout une curiosité, un OFNI difficilement appréciable au premier coup d’œil où il est nécessaire de s’armer d’un profond second degré pour suivre cette intrigue de comic book où un scientifique/chirurgien/rock star doit contrecarrer les plans diaboliques d’un savant fou allié à des extra-terrestres visant à détruire la Terre. Au programme : des dialogues de série Z, des aliens aux mœurs étranges, des courses-poursuites finissant n’importe comment, des costumes approximatifs et du cabotinage en règle. Vous êtes prévenus.


Pour autant, la mise en scène un tant soit peu ratée du scénariste improvisé ici réalisateur W.D. Richter (L’Invasion des Profanateurs, Brubaker) rend le spectacle particulièrement jouissif, transformant peu à peu le nanar en puissance en une aventure bariolée, colorée et finalement déjantée qui va dans tous les sens comme un gigantesque clip peuplé de personnages tous plus excentriques les uns que les autres allant de Peter Weller (alors peu connu et ici aussi sérieux qu’un professeur jugeant un élève à l’oral du Bac) à John Lithgow parfait en bad guy cabotinant à l’extrême en passant par Jeff Goldblum en allié déguisé on ne sait pourquoi en cow-boy et même Christopher Lloyd en alien de pacotille.


Projet dingue pensant être un carton au box-office (le message de fin annonçait même une vraie suite coupée court après l’échec du film), Buckaroo Banzaï n’est en rien le film avant-gardiste et incompris sorti à une mauvaise période mais bel et bien un nanar terriblement sérieux et maladroit qui, au-delà d’un casting quatre étoiles et d’idées géniales (les lunettes permettant de voir la vraie identité des aliens par exemple, reprise dans Invasion Los Angeles), ne peut se regarder qu’avec le cerveau déconnecté et quelques degrés d’alcool dans le sang. Un long-métrage bizarre mais étrangement attractif, qui file une banane de tous les diables et, il faut bien l’admettre, c’est le principal.

Créée

le 29 mai 2020

Critique lue 75 fois

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