Une intrigue très prenante et parfaitement rythmée, des acteurs charismatiques (Bergman particulièrement, que l'on peut s'étonner de voir (exceller) dans un tel rôle si l'on a vu Casablanca, où son personnage était assez opposé à celui-ci, avant) et une mise en scène au poil, voilà ce qu'Hitchcock nous offre ici. C'est aussi une très belle histoire d'amour contrariée, romantique bien que toute en sobriété. Mais bizarrement, au vu de la période, du réalisateur et du titre, je ne m'attendais pas à ce genre de happy end. Oui, l'épisode du malaise d'Alicia est rendu à l'écran avec beaucoup d'agilité grâce à ses caméras subjectives, et bien sûr, la fin est bien menée -la scène de l'escalier est habile et maintient parfaitement le suspense, elle clôt bien l'aspect "film d'espionnage"-. Mais l'histoire d'amour, elle, sous-jacente mais très intense, aurait mérité, selon moi, d'être parachevée de façon plus poignante. C'est en fait sur le côté romance du film, plus que sur son côté espion, que je reste sur ma faim, et c'est dommage. Mais il faut dire aussi qu'au vu des notes et commentaires sur le film, je m'attendais à me prendre une baffe énormissime. Voilà qui m'apprendra à placer trop d'attentes dans certains films !