Inspiré d’une histoire vraie, le film traite de la conquête spatiale par le prisme de la discrimination raciale et sexiste. Deux problématiques déjà maintes fois abordées par le passé, qui n’apportent ici aucun regard novateur sur la question.


Dès les premières scènes, on sait en effet pertinemment où le long-métrage va nous mener. Un parcours cousu de fil blanc qui ne nous épargne absolument aucun cliché, le récit martelant son message sans la moindre subtilité jusqu’à épuisement. La cause est infiniment nécessaire, et l’intention du réalisateur tout à fait louable, mais l’intérêt du film est extrêmement limité dès lors que le sujet a déjà été exploité à de nombreuses reprises auparavant, qui plus est de bien meilleure façon. Reste du coup la partie consacrée à la conquête spatiale pour tenter de se démarquer. Une partie nettement plus intéressante, notamment grâce à l’importance du contexte historique, mais qui use malheureusement de multiples raccourcis pour parvenir à ses fins. Dommage également qu’elle soit autant parasitée par la volonté incessante de tout ramener au racisme et au sexisme, car elle aurait certainement gagné en qualité à proposer une approche plus universelle.


Malgré tout, le film se laisse regarder grâce à l’énergie débordante du fantastique trio d’actrices. Terriblement charismatiques, Taraji P. Hanson, Octavia Spencer et Janelle Monáe n’ont pas besoin de forcer leur talent pour incarner avec authenticité ces trois figures de l’ombre plongées progressivement dans la lumière. Avec humour et sincérité, et malgré les nombreuses maladresses du scénario, les trois comédiennes parviennent brillamment à exprimer les différentes motivations de leur personnage. Et même si celles-ci sont bien enfouies sous le message principal, définitivement trop présent, elles apparaissent comme des éléments rassembleurs, pouvant en fin de compte toucher n’importe qui. C’est le cas par exemple du personnage interprété par Janelle Monáe, dont l’envie de poursuivre ses rêves semble plus fort que tout. D’un point de vue purement technique, on appréciera l’étonnante composition musicale concoctée par Hans Zimmer et Pharrell Williams, qui offre au long-métrage quelques belles envolées. Tout le contraire de la mise en scène de Theodore Melfi qui, elle, pèche par un académisme exacerbé qui l’empêche de marquer les esprits.


En conclusion, malgré un fantastique trio d’actrices et un contexte historique passionnant, Les Figures de l’Ombre se révèle donc être un biopic particulièrement décevant. Cousu de fil blanc et rempli de clichés, le film est beaucoup trop étouffé par sa dimension raciale (et féminine) que pour offrir un regard singulier sur cette importante problématique.


https://cinerama7art.com/2017/02/06/critique-les-figures-de-lombre/

Wolvy128
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le 6 févr. 2017

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