Louise-Michel par Brice B
Vous connaissez ce sentiment de totale déception, quand vous espérez que untel vous ai acheté ce dernier truc-à-la-mode pour Noël, que vous êtes sûr que c'est ça, que vous commencez déjà à savourer votre plaisir de l'avoir "enfin", et que vous êtes impatient de déchirer l'emballage pour l'avoir, le prendre et le toucher, avant de vous jeter dans les bras de votre pote pour le remercier et... que vous découvrez un truc-totalement-affreux au point que vous vous demandez si vous devez adresser la parole à votre pote ou pas pour l'année à venir, tellement vous êtes déçu ?!
Et bien c'est grosso-modo l'effet produit par Louise-Michel. La bande-annonce donne bien envie, on se dit "oh un film à l'humour totalement décallé et ravageur", on espère un délire à la Dikkenek tourné dans un endroit un peu Groland-like, et puis finalement... non. Pourtant, le film semblait prometteur, puisque ses deux géniteurs ne sont rien de moins que le duo constitué par Benoît Delépine et Gustave Kervern, qui avaient déjà réalisé ensemble Avida, et qui sont des figures bien connues des amateurs de Grolandsat.
Louise-Michel est tenu de A à Z par une Yolande Moreau décidemment vouée à des rôles de femme pauvre un peu simple (Enfermés dehors, Séraphine, ...) mais qui est une vraie gueule et donne à elle seule un ton à un film, et par son acolyte Bouli Lanners, l'acteur-réalisateur-scénariste belge. Si le scénario a un potentiel, l'ensemble est gâché par un tas de digressions et d'exagérations inutiles. Pour faire simple, Louise est une ouvrière pas bavarde de Picardie, qui découvre un jour son usine vidée, et son patron volatilisé. Décidée à se venger, avec l'aide de ses anciennes collègues, elle engage un tueur professionnel pour "faire buter le patron".
Elle tombe sur Michel, un tueur à gage, garde du corps, chargé de sécurité sans le sou, plus misérable encore que Louise. C'est dire. Pour 20.000€, il accepte de se charger du sale boulot. Problème ? Il n'a jamais tué personne, pas même Kennedy, et ses idées pour le faire tuer n'ont rien de brillant. De crime en crime, ils remonteront la filière d'investisseurs pour éliminer le Big Boss responsable de leur fermeture. Quel qu'en soit le coût.
Et bien malgré ce scénario original et cette bande-annonce prometteuse, Louise-Michel est une longue -et mauvaise- blague dont on a hâte de se débarrasser, qu'on regrette même d'être allé voir à la place d'Australia ! Et même l'apparition de guest-stars, des copains, comme Dupontel, Poelvoorde ou Kassovitz n'y change rien. Je ne ferai pas de spoiler, mais je crois bien que le pire du pire se situe dans les dernières minutes. Bon courage !