La vie dégoulinante sur pellicule

Love illustre à la perfection ce qu'est le souvenir amoureux et la douleur qu'il provoque, et ça fait vraiment du bien de mettre des mots et des images sur cette douleur qu'on ressent tous tôt ou tard et qui ne ressemble à aucune autre.


Beaucoup de questions sont soulevées : Doit-on accepter que l'autre ait du désir pour d'autre femmes/hommes ? Est ce que cela détruit le couple ou au contraire le rend plus fort ? L'amour est-il le sens de la vie ? Est ce qu'un partenaire peut vraiment être "l'unique" ?


Et au delà du symbolique, des questions cinématographiques fortes se posent également, ou plutôt des réponses : Oui le sexe pornographique sur grand écran peut être beau et sincère.
Oui aux gros plans, non ils ne sont pas dérangeants puisque tout le monde est concerné, l'intime est publique si la personne concernée en décide.


L'auteur y introduit quelques mises en abîme dont le désir de Murphy d'écrire un film sur le sexe fait avec amour, ce qui introduit encore plus de réalisme et de légitimité au message véhiculé.


Au niveau de la scénographie, la simplicité des décors et des scène laisse place à la puissance des sentiments qui vont de la passion à la haine incontrôlable. Les lumières néons colorées isolent les protagonistes dans leur bulle de passion.
Ils sont perdus, en quête perpétuelle de limite d'eux mêmes, douleur qui vient de l'insignifiance de la vie (cf. leur dialogue au parc). Ce qu'on pourrait appeler la décadence (drogue, sexe décomplexé à l'extrême, vulgarité, etc.) se transforme en **beauté de la tristesse humaine, on se reconnaît tous quelque part dans leurs envies et leurs désirs.


Un film sur la vie, sa valeur et la manière dont on la remplie.

ManonJaillet
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le 16 févr. 2018

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Manon Jaillet

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