Si tu me quittes, je disparaîtrais.

Gaspar Noé est un cinéaste qui divise. C’est le moins qu’on puisse dire. Soit un adore, soit on déteste. Pas de demi-mesure. 6 ans après l’excellent Enter the Void, le voici enfin de retour avec Love, un film de cul… Enfin, d’amour.


Comme d’habitude avec Noe, ses films ne se racontent pas, ils se vivent. Love raconte l’histoire d’amour entre Murphy et Electra. Rien de plus. Le film est un gros trip sensitif comme l’était déjà Enter the Void.


En cela, la scène d’ouverture donne tout de suite le ton. Un plan fixe, aérien, silencieux, sur un couple en train de faire l’amour. Le film n’a pas commencé depuis plus de 5 minutes et déjà 3 personnes quittent la salle.


Murphy est en couple avec Omi, ils ont un enfant. Un matin, le téléphone sonne. C’est la mère d’Electra, son ex. Electra a disparu depuis plusieurs mois et elle est inquiète.


Murphy est toujours amoureux d’Electra et se remémore alors son histoire d’amour. Nous plongeons dans les souvenirs et les pensées de Murphy. Et c’est là le défaut du film.


La voix off est omniprésente et le film n’avait pas besoin de ça.


Noé a un sens du cadre et de l’esthétique hors pair. Il sait faire parler les images. Il connait le langage cinématographique, le tout aidé par une bande son d’une maîtrise absolue. Il n’avait pas besoin de cette voix off qui plombe le film, parce qu’à force de sortir de grandes phrases philosophiques, cela rend le personnage de Murphy très antipathique.


Mais si on arrive à se prendre au jeu, le film est vraiment un plaisir pour les sens et pour les yeux. Cette expérience sensorielle prend tout son sens dans une 3D magnifique qui met bien en valeur la beauté de la photographie de Benoît Debie.


Une décharge d’émotions brutes qui ne laissera personne indifférent servie par des acteurs véritablement habités par leur personnage. A l’instar de Gaspar Noé, qui signe son film le plus personnel où chaque plan, chaque dialogue, chaque personnage aura un lien direct avec son auteur qui se dévoile corps et âme.


Condensé d’images et de scènes chocs, Love fait partie de ces films qui vous hanteront longtemps après visionnage.

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le 24 juil. 2015

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