Lucifer Rising
7.3
Lucifer Rising

Court-métrage de Kenneth Anger (1967)

La quête du bonheur... pour un sataniste.

Anger. Je découvre le bonhomme et voilà qu'il m'impose tout de go 28 minute et 10 secondes d'un concentré élevé de culture délivrant un message à la fois cynique ou moralisateur selon comment on le voit. La force de ce film est de saturer le spectateur d'images et de sons qui n'ont à première vue rien à voir les uns avec les autres et multipliant les références occultes mélangeant paganisme, références bibliques et kabbalistiques, et mythologie égyptienne.

Derrière une véritable saturation sensorielle se cache en réalité une merveille de maitrise du langage de l'image, et de la capacité à porter un message et à nous faire comprendre des choses au travers de ces images pourtant peu liées entre elles, le fait est que sans les clefs de lecture, il sera bien compliquer d'aborder l’œuvre et je ne peux prétendre avoir tout saisi, même si je pense avoir saisi l'essentiel d'une œuvre d'autant plus riche qu'elle n'est pourtant qu'un court métrage s'inspirant du mythe d'Isis et Osiris régnant sur la terre, appelant Lucifer, le porteur de lumière, toutes les informations sur l'histoire vont nous être communiqués par le symbolisme et la juxtaposition des images et ce qu'elles évoquent selon un schéma finalement assez simple mais terriblement bien maitrisé et rempli de références dont l'esthétique peut les rendre assez obscures. On y parle alors pouvoir désillusion, reniement, changement, quête personnelle et quête de connaissance. Les anciennes divinités invoquant Lucifer dans la quête d'une nouvelle connaissance, d'un nouvel age.

Ne pas oublier que Kenneth Anger était un sataniste, Lucifer est donc désabusé mais rempli de connaissance d'où l’intérêt des divinités égyptiennes pour lui.

Face à cette image particulière, la musique joue le double rôle d'envoutement et de déstabilisation, en étant le seul son de ce film, elle capte l'oreille obligeant à se fondre d'autant plus dans l'image pour en atteindre l'information, et s'enfermer avec les personnages accentuant le coté psychédélique de l’œuvre.

En bref c'est très riche coté image, c'est très bien pensé coté son, et l'histoire porte un message correspondant à son époque tout en soutenant un point de vue positif sur la doctrine sataniste.
Crillus
9
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le 24 avr. 2014

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