On a beaucoup dit le changement de cap de Bruno Dumont avec ses deux derniers films – la série P’tit Quinquin et ce Ma loute. La « mutation » de son cinéma est en effet ostentatoire car elle apparaît dans le ton des films, dans leur apparence extérieure. Elle consiste essentiellement dans le glissement de ceux-ci dans un genre à part entière, celui de la comédie, et peut-être plus précisément de la comédie burlesque. Mais à y regarder de plus près, et même sans aller très loin dans l’analyse des enjeux de l’un ou de l’autre, P’tit Quinquin et Ma loute ne font que prolonger le travail de Dumont, que ce soit sur le plan de ses thèmes ou sur celui de sa méthode. Là où Ma loute atteint probablement un niveau supplémentaire dans le cheminement de l’œuvre du cinéaste, c’est dans sa manière d’abolir cette distinction entre thèmes – obsessions – et méthode. En effet, la méthode de Dumont, et son travail sur le jeu des comédiens, qu’ils soient professionnels ou non, apparaît ici plus que jamais comme une véritable obsession et comme un des enjeux centraux du film. Plus que des rapports conflictuels et d’autorité entre les classes bourgeoises, travailleuses et la police, c’est des rapports entre les différentes strates d’acteurs, réunis véritablement – et littéralement – en familles dans ce film, dont il est question.


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le 7 oct. 2016

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