A mon sens, de très loin le meilleur de la série. Le premier manquait de thunes, mais cela ne justifiait pas son vide scénaristique, ni son montage raté et bien trop lent, ni ses personnages débiles. Le deuxième avait enfin les thunes pour ses ambitions, et offrait des scènes proprement jouissives, mais on s'en foutait toujours autant des personnages, malgré une symbolique intéressante du personnage de Max qui perdait son animalité, représentée par son chien. Le troisième tentait de renouveler la série, en se basant moins sur l'action et en étendant l'univers. Il constituait également une réflexion assez intéressante sur la société post-apocalyptique et un retour à "panem et circenses". Cependant, les dialogues comme les personnages étaient affreusement mal foutus, le film manquait de rythme et son intrigue était beaucoup trop décousue.


Ici, le film donne enfin l'impression d'exploiter pleinement le concept : on a l'univers post-apocalyptique, la symbolique de l'animalité, un rythme effréné, une mise en scène et une esthétique splendides, une musique magistrale... et, enfin ! des personnages intéressants et attachants.



MAX



Pour la première fois dans la série, le personnage donne vraiment l'impression d'être MAD Max, un homme tellement hanté par son passé qu'il en a des visions agressives, tellement habitué à la solitude qu'il met du temps avant de retrouver comment aligner deux mots, et toujours empli de méfiance. Tom Hardy me paraît bien plus convaincant dans le rôle que Mel Gibson, on n'a plus seulement l'impression de voir un mec un peu méfiant et badass mais vraiment un individu au passé lourd et à l'animalité assez marquée. Cependant une fois n'est pas coutume, le personnage évolue tout au long du film et perd son côté animal (après la métaphore du chien dans le 2, la métaphore de la muselière... Pas besoin d'aller chercher très loin). On a donc là un personnage attachant et fort, mais qui malgré sa position centrale, sait se mettre en retrait pour laisser leur place aux autres...



Des figures féminines fortes



C'est rare de voir un blockbuster aussi "oestrogéné". Le film s'évertue à présenter de nombreux personnages féminins, qui ont leur fragilités mais aussi une détermination à tout épreuve, et ça change de ce qu'on peut voir habituellement, beaucoup des films du genre se résumant à une seule figure féminine importante voire aucune. Bien entendu, le personnage le plus intéressant reste Furiosa. Comme Max, elle a tout perdu, mais contrairement à lui, elle a conservé l'espoir de retrouver son bonheur passé et c'est cela qui la mène à tenter l'incroyable. Le duo entre ces deux personnages détonne, puisque c'est la fusion entre la nonchalance, le réalisme de Max et la volonté, l'espoir de Furiosa que l'équipe parvient à son but. Le film prend aussi du temps pour se concentrer sur la mamie qui aimait les headshots, la rousse amoureuse de Nux... autant de personnalités certes plus simples mais immédiatement attachantes.



Une esthétique explosive



Le film nous montre littéralement des explosions de couleurs. Là où le seul vrai plan dantesque dans Mad Max 2 était l'explosion en slow motion de la cité/citerne, ici les plans dantesques sont légion, même s'il faut avouer que le moment de gloire du film en termes d'esthétique est le passage dans la tempête de sable, absolument saisissant.


La seule chose qui est un peu étrange, ce sont les nuits américaines. Les nuits sont à peine sombres et d'un bleu qui respire l'artificiel. Si c'est un choix artistique, j'ai du mal à voit l'utilité... Sinon c'est plutôt moche.


J'avoue ne pas avoir grand chose à dire sur la mise en scène... En tout cas, celle-ci sert l'esthétique, et rend les scènes d'action grandioses, nerveuses et parfaitement lisibles.



Conclusion



En résumé, un divertissement brillamment filmé et interprété. Les défauts des précédents opus ont disparu (en dehors de quelques accélérés dégueulasses qui subsistent), et on a vraiment l'impression d'un vent frais sur le cinéma de divertissement. On regrettera peut-être la fin du film, qui paraît un peu trop facile.

Naskor
8
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le 24 août 2015

Critique lue 251 fois

Naskor

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