Maigret, fin psychologue

La première demi heure est franchement chiante. Rien à se mettre sous la dent. C'est mou tant dans le scénario que dans la mise en scène. Puis l'enquête dévie sur une piste, de façon douteuse, hélas mais pour des conséquences louables, car c'est cette piste qui maintient l'intérêt pour le reste du film (soit 1h30).

Le spectateur devine très vite, tout comme Maigret, l'identité du tueur, et cela sans que rien ne soit dit (je suppose que c'était volontaire de le faire comprendre et non de le dire). Plus qu'à prouver! Le plus difficile. Et là c'est vraiment bien. C'est vraiment bien parce que les personnages peuvent vivre et étaler leur personnalité au grand jour. Maigret en tant que fouineur cynique, et puis ses deux suspects principaux par rapport à leur histoire. le mobile est d'ailleurs génial, car on le comprend au fur et à mesure, et c'est maigret qui remet tout en ordre sur la fin, pour être sûr qu'on a tous compris.

Les dialogues aussi sont meilleurs car à partir de ce moment là, maigret joue l'idiot et lance des phrases terribles en ayant l'air de rien. C'est un jeu de chat et de souris ça. Puis il y a ce conflit permanent dont les dialogues ne sont en fait qu'un moyen de se tirer dessus. On riposte, on esquive, on contre attaque. Audiard est un bon dialoguiste, ça se confirme.

La mise en scène reste assez terne tout du long. C'est vraiment le scénario qui fait vibrer. Les acteurs aussi. Je pense que c'est la première fois que j'apprécie autant Gabin. Mais le bouquet, c'est M. Maurin! Ha quel talent! SA scène dans le commissariat est d'une telle puissance. Je ne suis pas fan des acteurs français, mais là vraiment il m'a fichu une sacrée claque. Les autres seconds rôles ne sont pas mal non plus.

Bref, Maigret tend un piège commence plutôt mal, mais passé la première demi heure, le plaisir ne cesse de s'accentuer.