Dépasser le cas Depardieu et se laisser porter

Pas grand chose à dire sur le scénario de ce film, qui tient en une phrase : Un tout récent retraité doit chercher d'anciens justificatifs de petits boulots afin de toucher une retraite un peu plus conséquente. Pour cela, il prend sa moto et sillonne la campagne.

Ça, c'est la version raccourcie. On peut détailler un peu plus en disant qu'il s'agit en réalité d'une fable anarcho-sympatico-débile, où le rire et les larmes sont toujours sur le point de surgir, tout en restant contenues en nous.

Car oui, ce film sans queue ni tête est drôle, de par ses personnages caricaturaux mais en même temps tout à fait réels. Car oui, ce film sans queue ni tête est triste, de par ses personnages caricaturaux mais en même temps tout à fait réels.

Reste qu'il faut accepter le ton de ce road-trip décalé, qui en plus semble avoir été conçu "à l'arrache" (pas seulement sur la forme, intéressante, mais plutôt sur le fond).

Il faut aussi dépasser le cas de l'acteur principal, dont on connaît les excès et certaines bassesses (qu'est-il allé faire dans le pitoyable Welcome To New York, pourquoi crache-t-il sur la France, est-il capable encore d'aligner deux phrases sans se ridiculiser, etc.). Car après tout, il faut savoir, parfois, dissocier l'oeuvre de son auteur (enfin, en l’occurrence, de son acteur principal). Et il faut dire que ce rôle de mammouth perdu et un peu écervelé, à la fois ridicule et romantique, lui convient à merveille.