♫ ...and she's dancing like she's never danced before ♫

Quand on cite le mot 'remake', on ne peut qu'avoir en tête Alexandre Aja, le génie français qui a su rendre La Colline a des yeux bien meilleur que l'original. Et c'est ce même Aja, accompagné de son fidèle ami Grégory Levasseur, qui s'attèle à l'écriture du remake de Maniac, lui aussi intouchable. Toutefois, le réalisateur-scénariste est un gage de qualité en matière de remake. Aussi plongerons-nous avec un plaisir coupable dans cette refonte signée Franck Khalfoun (le pathétique 2ème sous-sol, également écrit par Aja) qui a l'audace de proposer quelque chose de neuf tout en respectant l'original. Et sur quelques points, le film peut très vite rebuter le fan du film de William Lustig.


Premièrement, le long-métrage est filmé en point de vue subjectif : nous ne verrons que la vision de notre anti-héros, des meurtres qu'il commet à ses hallucinations et nous ne verrons son visage que lorsque celui-ci daigne se regarder dans un miroir. Deuxièmement, le nouveau Frank Zito est interprété par Elijah Wood, un choix de casting surprenant mais finalement réussi, l'acteur américain nous livrant une performance bluffante en tueur sanguinaire. Oubliant la carrure imposante de Joe Spinell, le scénariste a pourtant conservé l'idée du personnage, soit un homme quelconque, lambda, qui passe inaperçu et tire sa force de son anonymat.


Pour le reste, le Maniac de Khalfoun reste fidèle à l'original tout en modifiant quelques meurtres et autres scènes, lorgnant plus vers un certain romantisme bienvenu qui ne gâche en rien le macabre dans lequel baigne le film. Les fameux meurtres sont particulièrement osés, sanglants et visuellement époustouflants (une prouesse dans le genre), modernisant comme il se doit les frissons d'auparavant. Dommage en revanche pour l'atmosphère glauque du premier, ici disparue au profit d'un décor plus sobre, plus dans l'air du temps, le New York dégueulasse ayant laissé place au Los Angeles épuré. Bien qu'il souffre naturellement de la comparaison avec son prédécesseur, ce remake a le mérite de proposer une vision différente de l'œuvre de William Lustig, mis en scène avec une étonnante efficacité et brillamment interprété. L'un des rares remakes à côtoyer leurs modèles.

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le 15 avr. 2019

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