Usine à cauchemars
Sur l'affiche de Maps to the Stars, Hollywood est en flammes. Est-ce un rêve ? La réalité ? Une illusion ? Sans doute un peu des trois. Deux ans après Cosmopolis, David Cronenberg revient avec un...
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le 23 mai 2014
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Admettons-le, voici bien longtemps que Cronenberg n'est plus notre cinéaste préféré, notre gourou d'un cinéma mutant, audacieux et dérangeant. Et ce n'est pas ce tiède "Maps to the Stars" qui va changer quoi que ce soit. Oh, le travail de Cronenberg est impeccable, avec son habituelle mise en scène froide, impressionnante d'intelligence, d'efficacité distanciée, avec sa direction d'acteurs toute en nuances. Non, la faute de ce demi-succès revient à un script lourdaud, sorte de copie scolaire des délires du grand Brett Easton Ellis, qui nous inflige tous les poncifs les plus usés sur la décadence hollywoodienne et les perversions diverses accompagnant le succès - ou son besoin - maladif. Alors, on ricane méchamment, mais, avouons-le, on n'est pas très fier de notre propre complaisance. Heureusement, "Maps to the Stars" est finalement sauvé par le thème - beaucoup plus cronenberguien - qui émerge peu à peu, celui d'une famille malade de l'inceste, vu comme une contamination incurable, repoussante et fascinante à la fois. Ce qui nous vaut une paire de belles scènes malaisantes, mais aussi un tout petit feu digital final, quand même loin du grand incendie promis par l'affiche. Quant à ce que Paul Eluard vient faire là-dedans, toutes les hypothèses sont permises...
[Critique écrite en 2015]
Créée
le 10 mars 2015
Critique lue 554 fois
7 j'aime
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