C’est la mer qui prend l’homme…

Je ne comprends pas très bien les critiques négatives au sujet d’un film de cette trempe ! Bien sûr on pourrait y voir une francophobie latente (comme disent certains), mais n’empêche que ce Master and Commander est un grand film d’aventure maritime traité comme un drame psychologique et une étude de mœurs… C’est la force du métrage de Peter WEIR : raconter une microsociété avec ses règles, codes, superstitions – le rôle attribué à chacun sur cette ville flottante qu’est la frégate anglaise : le médecin progressiste foncièrement tourné vers l’avenir, le capitaine qui représente un peu l’ancien monde (le 18ème siècle) est le père de tous ses hommes etc.
La bande-son riche a un impact viscéral sur le spectateur : tempête, calme, coups de canon ou simplement musique classique : on vit intimement ce jeu du chat et de la souris… et les images sont autant de tableaux d’une époustouflante beauté qui poussent à la rêverie.
L’aspect humain est traité avec finesse, tous les personnages ont leur importance dans cette galerie d’hommes et d’enfants qui chérissent autant leur bateau que leur mère ou épouse. La reconstitution est précise dans la mesure du possible et on apprend de manière ludique un mode de vie souvent mal représenté dans le cinéma hollywoodien mais WEIR (Witness, Galipoli, Les chemins de la liberté etc.) n’a jamais été un tâcheron dans le 7ème art mais un artisan, un auteur se souciant davantage de ses personnages et de leur environnement que d’un effet cinéma artificiel.
Master & Commander ne déroge pas à la règle. Divertissant mais avec une âme.