Bouleversant ses codes sur plusieurs plans, Allen s’intègre aux années 2000 avec une aisance déconcertante et nous livre par ailleurs l'un de ses meilleurs films, Match Point étant tout bonnement une surprise de taille. Tout d'abord, le réalisateur restera ici derrière la caméra, chose qu'il a faite avec Melinda et Melinda l'année précédente. Ensuite, le film se déroule à Londres, on est donc loin des habituelles rues de New-York si chères au réalisateur.


Nous sommes donc présentés à Chris Wilton (Jonathan Rhys-Meyers, d'un calme effrayant), un jeune opportuniste irlandais qui, à peine débarqué à Londres comme professeur de tennis, va attirer l'attention de Tom Hewett, un jeune homme de la haute société britannique (Matthew Goode, épatant), et de sa fortunée famille. D'un charisme déstabilisant et d'une politesse sans égal, Chris va très rapidement être adopté par les Hewett, plus encore lorsqu'il sort avec Chloé (Emily Mortimer, dirigée à la perfection), la fille cadette.


Nouveau poste fringuant au sein de l'entreprise familial, réceptions dantesques, avenir assuré : Chris vit la vie parfaite. Mais sa rencontre avec Nola (Scarlett Johansson, transcendante) va littéralement bouleverser son existence et l'amener à faire un choix décisif : vivre une vie de rêve toute tracée ou une aventure sexuelle au-delà de toutes limites. Avec un tel script, Woody Allen nous propulse dans un univers aussi vivant que finalement creux, un monde dans lequel notre héros va apprendre très vite à s'adapter, mentant comme un arracheur de dents tout en prenant constamment de gros risques maquillés comme un professionnel.


Le film s'avère donc vraiment brillant, réalisé le plus simplement possible dans un Londres attachant, présentant des personnages à la psychologie travaillée. Jonathan Rhys-Meyers crève l'écran de par sa candeur, sa présence et son flegme puissant et ce, jusqu'à la fin, par ailleurs surprenante. Le reste du casting est irréprochable tandis que Scarlett Johansson nous éblouie tel un ange humain. Le scénario à l'allure banale évolue d'une manière progressive vers un cauchemar réaliste digne d'une tragédie grecque, le tout porté sur une musique d'opéra transcendante. Bref, un film à éloges comme on en voit peu.

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le 5 avr. 2019

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