"Tsais que si la beauté était un crime toi t'aurais déjà pris perpette"

Mektoub, My Love, le canto uno du dyptique Mektoub is Mektoub, nous remet les idées en place en s’ouvrant sur une longue scène de sexe, en place pour nous rappeler ce que nous sommes venu voir : du Kechiche. Ce dernier nous amène sous le soleil de Sète en 1994, dans la famille de Amin. Jeune artiste réservé, se joint au quotidien de son cousin Tony « coquin et mytho », dans la ville dans laquelle il a passé son enfance.


Se dresse alors devant nous les vacances d’une bande de jeunes, intégrant deux nouvelles jeunes filles. Toutes plus belles et plus joueuses les unes que les autres, les filles sont ici l’attraction principale, des garçons comme de la caméra. C’est à travers des gros plans, longs, que la caméra mêle des corps en osmose. En train de bronzer ou de danser, elle filme les visages ou les fesses, mais les fesses et surtout les fesses. Kechiche accompagne chaque mouvements de ses personnages et nous permet de rentrer dans leur univers. Il nous intègre a ce quotidien comme si nous même y participions. A travers un langage naturel et banal se dresse le quotidien vacanciers d’une grande famille. Ces échanges, tellement naturels, nous amène même à nous ennuyer lorsque la « mama » radote. 
*Mektoub, My Love* nous conduit là où nous avons envie d’aller, sous des couchers de soleils suggérés, à des histoires d’amour/de cul entremêlés, aux rencontres spontanées. Nous découvrons les nouvelles recrues de la bande sous de nouveaux jours au fur et a mesure qu’elles laissent tomber leur timidité, telle que nous les découvririons en vrai. Cependant, Kechiche s’amuse tout de même à déranger le spectateur et à casser certains codes : il coupe une scène au milieu d’un jeu de séduction (cf le baiser de Celine et Kamel, enchaîné directement sur la projection d’un vieux film de guerre), il casse le rythme en enchainant une scène longue, poétique, de la naissance d’un agneau, sur une scène de club plus agressive.
En bref, *Mektoub My Love*, c’est des jolies plans, des jolies filles, des jolies fesses, et la poésie de Kechiche retranscrit par sa caméra!
ClotildeNg
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le 12 avr. 2018

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Clotilde Ng

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