Pâté en croupe
Abdellatif Kechiche, depuis La vie d’Adèle, semble désormais devenu plus clivant que jamais (La vénus noire présageait déjà de la chose) et susciter la controverse au moindre de ses mouvements. Les...
Par
le 22 mars 2018
153 j'aime
22
Désolée, mes critiques ne sont QUE du spoil
Beaucoup de choses m'ont gêné dans ce film, tout le long je me suis dit : "quand je sors je lui mets un 5 sur Sens critique", et puis à la fin j'ai cru voir le sujet de film. En tout cas, en quoi il raisonnait en moi et ce qu'il remuait, et pourquoi finalement je l'aimais..
Les scènes si longues, trop longues, m'ont pesé. Un peu comme dans Before midnight... Le manque de crédibilité sur la date de 1994, les dialogues ponctuaient du "du coup" dont personne n'arrive à se débarrasser ses derniers temps, des mots très actuels comme "choper", le style des vêtements (notamment le premier maillot de bain de Céline, tellement post-2000) ainsi que le manque de raccord avec les autres actrices dans les scènes de la bergerie (franchement, elles arrivent comme un cheveux sur la soupe, on ne comprend pas et leurs jeux n'est pas équivalent à ceux d'Amine et Ophélie) m'ont pendant longtemps fait ne pas aimer le film. L'obsession pour toutes ces fesses, et surtout celle d'Ophélie, ne m'a pas forcément embarassé mais au bout d'un moment j'avais envie de dire "oui, on a compris, elle a un cul magnifique qui mérite l'attention de la terre entière". Enfin, la reprise sortie de nulle part d'un film sur la grande guerre au début du film, mais WTF !? j'ai vraiment pas compris !
Outre ces détails, ce qu'il remuait en moi ne me plaisait pas : cette impression de voir une jeunesse libre, bien dans son corps, qui s'amuse et se fait draguer. J'étais jalouse de ces femmes, pas de leurs corps forcément, mais de cette fluidité et de ses vacances où on l'on fait de belles rencontres. Cela me renvoyait à mon absence de souvenir de jeunesse identique (oui, j'ai 30 ans, je reste jeune, mais ce n'est pas pareil). Cette impression d'avoir été à côté de la plaque durant ses années là.
Et soudain, durant la scène de la discothèque, je me rends compte que je ne suis pas la seule à me sentir ainsi : Amin aussi est à côté. Dedans, mais à côté. Il n'arrive pas à profiter, il a plusieurs possibilités de "choper" mais il ne les saisit pas. Un temps, on se dit que Céline l'intéresse mais quand elle vient clairement à lui, il ne bouge pas. Il reste spectateur, comme nous. Il reste fasciné par les fesses d'Ophélie, comme nous, hypnotisé, et n'arrive pas à sortir de ce rôle qu'il assume mine de rien, puisqu'il est photographe et scénariste à ses heures perdus...
... il est à contre-temps quoi, comme moi, comme nous, comme la dernière scène où il mets le mot même dessus, comme ce film.
être à côté de la plaque ou comment s'enfermer dans le rôle de spectateur de la vie des autres plutôt que de vivre la sienne..
voilà quoi ^^
Créée
le 15 avr. 2018
Critique lue 286 fois
D'autres avis sur Mektoub, My Love : Canto uno
Abdellatif Kechiche, depuis La vie d’Adèle, semble désormais devenu plus clivant que jamais (La vénus noire présageait déjà de la chose) et susciter la controverse au moindre de ses mouvements. Les...
Par
le 22 mars 2018
153 j'aime
22
Une longue vie de spectateur suffit en général à s'apercevoir que souvent, plus le traitement d'une histoire s'éloigne d'une apparence de réalité, plus on touche au vrai. Prétendre que le contraire...
Par
le 21 août 2018
101 j'aime
54
Alors que La Vie D’Adèle et son couple mémorable nous trottait encore dans la tête, Abdellatif Kechiche revient avec Mektoub my love (canto uno) et son style inimitable, qui cette fois ci,...
Par
le 26 mars 2018
93 j'aime
15
Du même critique
Une jolie adaptation avec des variantes importantes, enfin surtout un nouvel apport qui apporte un peu de profondeur au film. Ils donnent même une leçon aux héros pour leur rappeler que leur passé...
Par
le 23 août 2018
4 j'aime
Lu d’une traite ! Très bien écrit, très fort et douloureux forcément. C’est d’une puissance. Je remercie l’auteure ❤️, outre l’apport fondamental du livre dans la libération de la parole actuelle,...
Par
le 12 janv. 2020
3 j'aime
J’ai essayé, j’ai vraiment essayé. « C’est un chef d’œuvre » « c’est extraordinaire » « il faut l’avoir lu » « c’est l’Amérique latine ! » Et bien j’ai craqué. J’ai lu 300 pages, à me perdre dans...
Par
le 2 janv. 2018
3 j'aime