Le sacre de l'été
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Critique basée sur le Director's cut
Alors que leur couple est en crise, un mec décide de garder sa copine, encore endeuillée par des décès proches. Pour tenter de se changer les idées, ils sont invités, eux et quelques-uns de leurs amis, par un étudiant d'origine suédoise pour participer à une fête qui se déroule tous les 90 ans dans un village isolé de son pays natal.
Après la réussite que fut Hérédité, c'est peu dire qu'Ari Aster était attendu au tournant pour son deuxième long-métrage, et encore une fois, j'ai marché, car c'est à la fois magnifique et bien flippant, bien que ça se passe en grande majorité en journée. D'ailleurs, le film distille assez peu ses scènes sanglantes, mais quelles apparaissent, elles marquent. La communauté est montrée comme une sorte de secte, avec ses rituels bien particuliers, comme coupée du monde, avec des gens qui paraissent tous agréables, communiant avec la nature, et c'est dès l'intrusion de ces autochtones, en l'occurrence les étudiants américains, que ça va aller de mal en pis.
Il est en difficile d'en dire plus dans l'histoire, car c'est une escalade, pas forcément dans l'horreur, mais dans l'étrangeté, la bizarrerie, qui est très bien exprimée par les acteurs, en particulier Florence Pugh, la jeune femme endeuillée, qui parait par moments vraiment dépressive. Le casting est également une force, car si on excepte Will Poulter dans mon cas, tous me sont inconnus ; l'identification n'en fut que plus forte.
Il est seulement dommage qu'au fond, l'histoire semble comme s'éclaircir d'un seul coup, tellement les indices sont évidents ; je pense à la tourte, ou la fameuse fête, mais j'avoue avoir très vite compris les enjeux. Il y a toute une intrigue secondaire entre Jack Reynor et William Jackson Harper à propos de qui élaborera en premier une thèse sur cette fête qui ressemble plus à du remplissage qu'autre chose.
Quant à la durée, près de trois heures, elle est clairement disproportionnée, surtout quand on connait les enjeux du scénario.
Mais là où le film marque des points, c'est dans son visuel qui est tout simplement éblouissant. Il y a parfois beaucoup de ralentis, mais la blancheur des costumes donne un contraste fantastique avec cette nature les entourant. Il y a aussi un aspect virginal qui se détache de tout ça, donnant parfois à Midsommar une ambiance irréelle. On sent tout de même beaucoup d'influences de la part d'Ari Aster, aussi bien Wicker Man que Terrence Mallick, en passant tout de même par Stanley Kubrick période Shining. Bon point également pour la musique signée The Haxan Cloak.
En tout cas, avec Hérédité et Midsommar, Ari Aster signe un très bon début de carrière à seulement 33 ans ; il est inévitablement un réalisateur qui a une patte, quitte à décontenancer de par le ton employé. J'espère pour lui que la suite va être à la hauteur.
Créée
le 31 mai 2020
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