Un film qui m'a laissé sur ma faim.

Bien fait, comme d'habitude avec Sirk la forme est maitrisée, des cadres aux couleurs, en passant par les décors significatifs. Toute une esthétique qui sous des airs naïfs permet aux auteurs de tenir un propos plus profond, de manière très subtile.

Bien entendu que le portrait de cette Amérique a quelque chose de puissant, acéré, percutant. Malheureusement, de cette volonté de pointer la vanité des ambitions personnelles, de la futilité de vouloir faire passer sa carrière avant tout, et surtout la pauvreté des êtres qui ne s'acceptent pas tels qu'ils sont (le boulet sur le racisme fait mouche), il n'en ressort pas grand chose d'un point de vue personnel, pas de grandes émotions (pour un mélo, c'en est dramatique) et surtout pas d'incitation à la réflexion, pas d'empathie particulière qui incite à se pencher sur le caractère hautement édifiant du film. Pas transporté en quelque sorte.

A saluer la prestation de Lana Turner dans un rôle qui est bien loin de la composition. On salue donc le courage de l'auto-dérision ou de l'auto-analyse de la dame.
D'autre part, John Gavin, avec un rôle il est vrai moins important que sur son précédent Sirk, a l'air moins engoncé dans son personnage.
Alligator
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le 19 janv. 2013

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