Ça commence vraiment très bien.
Une bonne ambiance, de belles frayeurs, un contexte glauque. Et puis, une fois qu'on nous présente cette entité, qu'on nous la montre, toute la tension tombe. Déjà parce que la façon de le filmer ne provoque pas vraiment d'effroi. Ensuite parce qu'à partir de ce moment, l'histoire va battre de l'aile.
L'histoire bat de l'aile parce qu'on change de direction de façon abrupte. Le gosse devient le héros, mais pas trop. On ne sait plus trop quel point de vue est adopté. De même que le concept montre ses limites, comme si les auteurs n'avaient pas vraiment pensé à tout. Pour terminer sur un final qui m'a semblé n'avoir rien à voir avec le reste du film, une fin facile en somme, venue de nulle part. Le contexte prend un peu trop de place aussi. Cette histoire de mère qui perd les pédales, c'était intéressant comme point de départ, le fantastique pouvait alors prendre le relais comme une métaphore. Mais ce n'est jamais vraiment le cas, en conséquence de quoi, le message paraît un peu lourd et agaçant. D'autres éléments abordés sont finalement abandonnés en cours de chemin, comme si de rien n'était.
J'aime beaucoup la mise en scène assez simple et sobre. Des petits effets qui provoquent beaucoup d'effroi. Sauf en ce qui concerne Mister Babadook lui-même lorsqu'il doit se déplacer. Je comprends que l'auteur ait voulu créer quelque chose de dérangeant dans ses déplacements, quelque chose proche de l'irréel, malheureusement ça ne marche pas. Pour le reste, j'ai vraiment eu très très peur, au point d'être soulagé de vivre avec quelqu'un afin de ne pas trop penser à ce qui pourrait se glisser sous mon lit ou dans ma penderie.
Le gosse a une sacrée tête à claques, mais ça fonctionne bien avec le personnage. L'on retiendra surtout l'actrice principale, Essie Davis, qui m'avait déjà marqué dans "The slap". Lors des scènes de possession, ses grimaces sont telles qu'on ne la reconnaît plus ; elle n'est jamais ridicule, son jeu est juste.
Bref, un film fort angoissant surtout dans sa première moitié, mais qui m'a un peu perdu dans la deuxième moitié, même si l'on y trouve quelques autres bonnes idées.