Ou alors, qui gonfle franchement. Money monster, qui commençait de façon rythmée avec un pitch excellent, ne cesse de remettre sa dénonciation à plus tard, de nous embarquer dans une série de pistes diverses au cœur du système financier pour aboutir à... une fraude fiscale avec tentative de corruption pour justifier une manœuvre spéculatrice. Pour une entreprise, sur une opération. Le système bancaire ? On n'y comprend rien (quelle belle dénonciation, les traders sont justes incompétents alors ?). L'implication de Gates dans l'exploitation des masses qui achètent les placements financiers ? Il se révèle finalement d'un bon fond en faisant tout finalement pour mettre en défaut le PDG véreux (qui finit jawadé sur youtube, belle punition). La réalisatrice de l'émission qui exploite elle aussi le filon de l'avidité populaire ? Elle fait tout pour exécuter les consignes du preneur d'otage... Et ce dernier sert finalement à dénoncer le mot "couac" sans aller beaucoup plus loin. Le film en devient tellement superficiel dans son exploration du milieu qu'on finit par regretter le mauvais goût de l'émission animée par Clooney, qui elle racolait bas et visait juste dans la vulgarité. En voulant passer thriller, le film dope un peu son rythme pour sacrifier non seulement sa portée dénonciatrice, mais aussi ses personnages. A force de retournements de situation, la quasi intégralité des gens se découvrent manipulés (donc blanchis) et tout s'accumule finalement dans le PDG méchant capitaliste de la méchante compagnie qui va en prime cracher sur les actionnaires en leur disant qu'ils ne sont pas grand chose. Tout simplement hallucinant d'incohérence. On s'amuse toutefois pendant la séance et l'idée de cette confrontation primaire agite un peu les neurones, sans hélas apporter du nouveau à son sujet. A ce stade, il aurait été beaucoup plus intelligent de suivre toutes les magouilles des organismes impliqués pour tasser l'affaire et continuer à brasser le pognon. Mais non, on va "condamner" la méchante compagnie et sacrifier son PDG sur l'autel médiatique pour mieux faire racheter ses restes par ses concurrents. Victoire ! (lol)