Monos, c'est l'histoire d'adolescents dont la mission est de garder en otage une américaine appelée la Doctora, mais aussi de surveiller une vache laitière très performante. Sauf que le jour où par mégarde, un des jeunes tue la vache appelée Shakira, le jeu change. Derrière, l'organisation se développe, chaque jeune apparaît meurtri, plus mature des décisions mais qui garde chacun et chacune des âmes d'adolescents (sexualité, rigolades, alcool). Très vite, là où dans les 45 premières minutes, l'otage n'était pas le centre du film - du moins en présentiel, le film se retourne contre elle véritablement porté par la sauvagerie des jeunes. Il suffisait pour cela que Monos change de cadre spatial - de la montagne sèche à la jungle. Dans ce monde dominé par les adolescents, difficile de ne pas en voir un message de ces organisations (ou milices) supplantées par les jeunes dont l'amour des armes est destructeur. Monos arrive à attirer son public à travers des visuels contraignants, abyssaux mais toujours à travers le réalisme de son réalisateur même si le film se fait bouffer par d'innombrables longueurs.