Un film de science-fiction plutôt bien écrit, réalisé avec un budget rikiki (selon les normes d'Hollywood du moins), c'est forcément parti pour devenir "culte": les fans du genre sont affamés, las des horreurs que le cinoche américain leur sert depuis plus de 20 ans, incapable dorénavant de différencier "film d'action" et "science-fiction". Moon fait la différence. Exaltation. Pour certains en tout cas. Pour moi, ça aura seulement été un bon film, pas plus.

Plusieurs thèmes sont abordés, au sein d'une structure narrative qui veut garder le mystère avant de dévoiler la "grande" révélation. Hélas, quand on est un minimum habitué au genre, on devine le fin mot de l'histoire dès la moitié du film. Alors du coup, voir le personnage principal chercher pendant des plombes ce qui nous apparait déjà comme une évidence procure sa bonne grosse dose d'ennui. De plus, la solitude du personnage, interprété par un Sam Rockwell convaincant (et pourtant, c'était pas gagné au début avec sa gueule à grimaces), n'est hélas pas assez exploitée, ce qui est tout de même un comble pour un scénario qui prend place sur la lune, retraite ultime de la mélancolie cosmique.

Tout de même, une relation humain/robot rafraichissante et une vraie réflexion sur l'exploitation de l'homme par un système capitaliste confèrent à Moon ce vent de fraicheur tout britannique qui nous fait croire qu'il y a encore un peu d'espoir pour le cinéma de genre sur grand écran.
Amrit
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le 20 janv. 2014

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