Muriel a peut-être tous les défauts du monde mais elle n'est pas gâtée par sa famille. Son père est un homme politique local magouilleur. Sa mère est complétement effacée. Une vraie coquille vide. Ses frères et sœurs, comment dire, sont tout aussi transparents. Ils vivent tous sous le même toit. Ne font rien de leurs journées. C'est curieux comme vie.
Du coup, Muriel préfère s'évader. C'est bien normal. Entre deux chansons du groupe ABBA, elle rêve du prince charmant, d'un beau mariage avec une belle robe. Ses copines, si on peut appeler ça des copines, se moquent de son poids et de sa supposée laideur. Alors qu'avec un peu plus de confiance en elle, elle serait tout à fait charmante.
C'est une vieille copine de lycée qui va lui donner le goût de vivre. Même si Muriel semble emprunter la voie de son père, la différence c'est qu'elle est suffisamment intelligente et sensible pour s'en écarter et retrouver le bon chemin. Sa maladresse, sa gaucherie font rire. Sa naïveté touche. Les drames humains qu'elles affrontent, son amie et elle, émeuvent. Il faut parfois savoir couper le cordon, bouger, même si ça fait mal, pour trouver sa voie.
C'est mieux de le faire en compagnie d'une vieille connaissance en qui on peut avoir toute confiance. Comme ça, on peut se serrer les coudes. Tant pis pour la famille. Pour le mariage. Une amie, un boulot dans un vidéo-club (le pied) quand ils existaient encore, une petite maison. La ville pour les commodités. Le bonheur.