Mustang, un titre qui évoque la vitesse à laquelle la fenêtre éphémère s'ouvre sur la vie de ces cinq sœurs et sur laquelle on nous permet regard, jugement, émotion. Cinq sœurs prisonnières du carcan familial austère, religieux et hautement traditionnel. C'est une longue prose qui offre une palette de sentiments, de la joie, de la tristesse, du dégout, du refus, mais jamais d'envie.
Non seulement on se trouve face à un magnifique, film portée aux nues par des actrices prodigieuses et réellement douées, mais qui s'encadre d'un contexte dur et, malheureusement, encore trop actuel. Ce film qui met notre confort occidental à rude épreuve car tout y est pensé. La bande-sonore est agréable, pour ne pas dire qu'elle me hante encore deux jours plus tard, et la dynamique arrive à tenir le film sur la longueur. J'insiste sur ce fait, le film n'est pas ennuyeux rythmiquement parlant, on commence avec les deux premières sœurs, qui après leur dernière frasque se font dresser comme femmes à marier, se voient attribuer un mari. 'Et d'une. Et de deux' lancent la plus jeune et on s'attend à continuer Et de trois. Et de quatre. Et de cinq mais loin de là, le film se coupe avec la troisième sœur qui vient entacher les idéaux paternalistes et ouvrir une première brèche vers la liberté. Je n'en dirais pas t'en plus, car le film mérite vraiment d'être vu et de s'y perdre.
De toute beauté réfléchie.