Les balles étaient dans l'égoût.

Lors de sa première vision, ce film m'avait déçu sans me laisser de souvenir impérissable ! Trop de flash-back, trop long, trop violent... Bref ce n'était pas le gros coup de coeur et je m'étais perdu dans le dédale de son récit...
Au point que je l'avais complètement oublié, ayant pu voir bien meilleur depuis ... Et puis je viens de le voir à nouveau, "à l'aveugle" (comme un bon vin) et sans pré-requis, c'est à dire sans rien consulter de son script, de ses géniteurs, bref de tout ce qui le concerne afin d'éviter d'être influencé par quoi ou qui que ce soit.
Tout au long de cette histoire, je me suis donc demandé quel en était le réalisateur car je l'ai trouvé minutieusement réglé, préparé, mais avec toujours les mêmes défauts : une histoire qui en raconte plusieurs à ses débuts et qu'on ne parvient pas à relier les unes aux autres. Et puis, il y a ces satanés retours d'évocations du passé que je déteste parce qu'ils rompent le rythme du film ! Et ce fichu base-ball dont je m'interroge toujours sur l'intérêt que les américains lui portent ! Et le rejet qu'il m'inspire...
Et ce n'est qu'à la fin (immorale) du film que j'ai découvert l'omniprésence de Clint Eastwood : comme réalisateur, coproducteur, et même compositeur ! Mais sur ce dernier point, on est loin d'un Ennio Morricone... On se demande même comment Eastwood a pu réaliser à la tentation d'être acteur...
A part les défauts cités, ce film était voué à un grand destin : un budget pharaonique malgré le peu d'effets spéciaux (en tout cas apparents) une rentabilité à faire rêver tous ceux qui mettent leur argent dans les paradis fiscaux, bref une oeuvre très travaillée et qui méritait la réussite. Il a été millionnaire en entrées dans les salles françaises, lors de sa sortie en 2003. Mais l'accueil a été assez froid au festival de Cannes et je ne suis pas surpris...
Le casting est peuplé de comédiens qui font leur boulot mais sans transpercer l'écran. Seul, Sean Penn, "une gueule de cinéma" comme je n'aimerai pas en avoir, m'a surpris. D'abord par l'étonnante froideur avec laquelle il apprend la disparition de sa fille, mais à contrario sa crise d'hystérie lorsqu'il apprend qu'elle est morte. Et je ne dévoile pas, ce faisant la fin du film puisqu'on l'apprend dès le début...
Un récit qui témoigne une fois de plus la nocivité de la détention libre d'armes aux US ! Mais business is business et ça fait marcher le commerce...
La deux (RTBF) le 25.02.2018-Chérie 25 le 07.12.2023-