Habituellement cantonné à l'écriture d'excellents scripts, Dan Gilroy prend pour la première fois également la caméra et délivre, avec Night Call, un thriller féroce et malsain. Derrière une réalisation soignée, personnifiant la ville nocturne à la façon d'un Drive, Jake Gyllenhaal, silhouette au teint blême, joues creusées et cheveux cirés, joue un homme détestable, manipulateur, sociopathe, et prêt à tout pour la simple réussite, pour avoir son moment de gloire à l'écran. Mensonge, vol, mise en scène,... Lou fait ainsi main basse sur son avenir, au détriment d'autrui. De nouveau aux rennes d'une prestation intense, Gyllenhaal en devient presque méconnaissable. Newton Howard, lui, quitte le registre fantastique pour une BO angoissante, appuyant justement la tension et la folie maladive qui gangrène le film. Une histoire sombre qui vise essentiellement à critiquer les médias et leur surenchère, la course à l'image choc pour faire grimper l'audimat, et les travers que cela peut cacher. Un poil dénonciateur, Night Call reste avant tout un thriller vicieux et sacrément hypnotique.