Matrix Miniature

Voir "Tim Burton" sur l'affiche a déjà du motiver pas mal de gens à aller voir ce long-métrage. Dont moi.
Pour autant, Numéro 9 ne trompe pas sur la marchandise car il s'agit bel et bien d'un bon film d'animation.

Plongé dans un monde détruit, après une guerre mondiale apocalyptique dans une ambiance très Europe des années 30-40, une poignée de petits êtres animés survivent dans les décombres. Ces petits personnages de bric à brac sont en réalité l'âme morcelée du scientifique qui les a conçues, dans un ultime acte pour préserver la vie au sein de ce monde condamné à mourir sous l'effet des gaz toxiques. S'en suit un combat contre les machines inhumaines pourtant crées par l'homme, pour que la terre puisse revivre à nouveau.

Mais ce qui rend Numéro 9 particulièrement intéressant, c'est la deuxième lecture qu'il offre au spectateur: dépassé par la course à la technologie et au progrès, l'homme a été l'architecte de sa propre destruction. Ironiquement, les seules choses qui lui ont survécu sont ses machines programmées pour créer d'autres machines de guerres; pour livrer une guerre qui n'existe plus, pour persécuter futilement des êtres qui ne représentent presque rien.
Et d'un autre côté, le scientifique humaniste décide de sacrifier son âme pour que le peu d'humanité qu'il reste en ce monde lui survive, l'insufflant dans un pantin mécanique en espérant que ce corps non-humain saura, lui, se comporter de façon humaine pour la pérennité de la vie.

Le graphisme est correct mais pas parfait, le rythme parfois un peu lent et les péripéties prévisibles, mais Numéro 9 est une incontestable réussite; une figure unique de film d'animation post-apocalyptique et un univers recherché.

Fans de Burton, d'univers sombres, décadents et recherchés, courez-y !