Je n’avais guère aimé le Sens de la Fête, mais à côté de cette Place Publique, c’est du Lubitsch ! Au moins y avait-il des moments drôles dans le premier.
Dur de vieillir, nous dit, entre autre, le film. Oui, si c’est pour y perdre son talent et, pire encore, pour ne pas s’en rendre compte. Finis les scénarios brillants, les personnages truculents, les dialogues qui font mouche. Et les acteurs... Jaoui fait du Jaoui, Bacri fait du Bacri, sans se dire que peut-être un jour le public va se lasser ? L’aveuglement de leurs personnages dans le film fait écho au leur en tant que cinéastes !
C’est ainsi que pendant 1h40 le film va s’employer à enfoncer des portes ouvertes sur notre société hyper connectée, superficielle, jeuniste, hypocrite, et j’en passe. Tous les personnages sont monolithiques et clichés : la mère généreuse mais qui néglige ses propres enfants ; le cynique revenu de tout ; la fille de la campagne forcément nunuche ; le Russe gentil mais benêt (et raciste avec les autres immigrés) ; les paysans rustres ; la chanteuse de karaoké qui beugle ; le youtubeur en survêtement, forcément mou du cerveau ; etc. Là où leurs films précédents réussissaient à incarner des archétypes révélateurs de notre société, celui-ci, par son indigence, ne laisse à voir que des lieux communs.
Le scénario ne relève pas le niveau : tout y est prévisible. Les plans confectionnés sans aucun goût : il faut attendre 1h pour avoir droit à un plan composé, celui de Nina et du chauffeur, que sépare un pilier. Le meilleur du film ? La toute dernière scène, où Bacri imite Bashung. C’est peu.
En un mot : cinéphile, passe ton chemin.