Le vitriole : pour une chirurgie plastique rapide et efficace

Les français qui copient les américains, c'est pas nouveau. La preuve : plein de polars français des années 70 lorgnent vers ceux des Amériques. Je pense à La Horse, au Pacha, à Tchao Pantin... Police Python 357 en fait partie.

Ambiance lourde, on filme au niveau des personnages, on réfléchit à la pertinence de la caméra, au dynamisme des angles de vue. C'est vrai que le film est lent, posé, que les élements bougent petit à petit. mais j'aime ça. Il n'y a peut être que la première demi heure où je trouve que Corneau prend trop son temps. Je préfère quand les scènes d'exposition sont plus concises et rapides. Pour défendre l'auteur, je dirai que c'était peut être un mal nécessaire pour installer les subtilités du quiproquo. Mais quand même... c'est long, et je pense que ça aurait pu être fait en 20 minutes.

Ce qui m'a scotché ce sont les personnages. J'aime les personnages qui vivent. Ceux-ci vivent. Ils ont une vie un peu tragique, une vie de merde. Ce flic qui perd l'être aimé, qui déraille peu à peu car ne trouve pas d'attache pour se substituer à son job. Dès le début on comprend qu'il est déjà foutu. L'autre personnage qui vous envoûtera, c'est cette femme interprêtée par Simone Signoret. Elle aussi foutue depuis longtemps, bien avant que l'histoire ne commence. La confrontation entre les deux personnages est épique. Je ne connaissais pas l'actrice, mais je pense que si c'était le cas, cette conclusion m'aurait fait mouiller ma petite culotte.

Bref, ce Police Python 357 m'a bien diverti ; d'une beauté glaçante visuellement et d'une démence morbide dans le texte.
Fatpooper
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le 4 janv. 2013

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Fatpooper

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