Il y a dans la mécanique de Promising young Woman une graduation dont le spectateur prend la véritable portée à la fin du film.Le personnage à priori sûr de lui de Cassie cache une histoire passée terrible justifiant ses postures présentes.C’est la première approche de la réalisatrice/scénariste anglaise pour positionner son récit. Et de voir que les actions de Cassie sont motivées par des événements bien particuliers liées à Nina, sa copine de fac de médecine.Organisée et méthodique, la jeune femme fraîchement trentenaire devra pourtant aussi composer avec des imprévus. Et c’est là que Promising young woman devient intéressant car Cassie qui était rodée à mener ses interventions sans difficultés précises, trouve des cailloux dans l’engrenage de ses plans les plus audacieux.C’est le deuxième niveau de lecture du film où Cassie avance dans son entreprise et commence à s’emmêler quelque peu les pinceaux. La dernière partie, à mon humble avis, est la plus surprenante. Emerald Fennel,très consciente de l’aspect descriptif du début de son film, plutôt convenu, choisit de renverser le point de vue ( vous verrez comment) pour créer la surprise ultime.Ce sont vraiment les dernières vingt minutes qui abasourdissent car le rythme ronronnant des certitudes de départ des spectateurs l’ont endormi.Et de voir que le tout le combat de Cassie avait ses raisons et qu’une série d’observations bien considérées et d’écoutes sur la vérité des gens qu’elle côtoie lui permettront d’aller au bout de cette histoire atroce grâce à son anticipation. Deux personnages discrets, qui sont la patronne du café de Cassie et son père, sont les seuls à capter ses joies et ses détresses. Et de constater que la réalisatrice du film fait rencontrer à Cassie des gens n’ayant pas ou peu conscience de leurs inhumanités, de leurs réactions violentes ou de leurs propres monstruosités.Un portrait au vitriol sacrément envoyé du haut de ses trente-cinq ans.Un dernier mot sur la prestation immense de Carey Mulligan dont le personnage passe par une multitude d’émotions tout au long du film et qui prouve décidément qu’elle est une actrice toujours habitée par ses rôles.

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le 27 mai 2021

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