N'ayant plus rien à prouver, Alfred Hitchcock se lance pourtant en 1960 dans un léger changement de registre. A savoir le cinéma d'horreur, guère pris au sérieux à l'époque. Le coup de maître qu'est "Psycho" parviendra allègrement à marquer et choquer le public, plaçant souvent le film dans les "tops" du "master of suspense".
"Psycho" nous fait suivre une jeune femme en fuite, qui se réfugie dans un motel isolé, où ses vrais problèmes vont commencer... Le film dispose tout d'abord d'un scénario très original, avec des rebondissements extrêmement inattendus pour l'époque :
le meurtre de la protagoniste dans le premier acte, ou le twist final.
Ensuite, la prestation à la fois attachante et inquiétante d'Anthony Perkins, acteur frêle idéal pour ce rôle. L'acteur connut une grande notoriété suite au succès du film, mais sa carrière fut marquée au fer rouge par ce personnage...
Enfin, la mise en scène d'Hitchock donne tout son sel au long-métrage. Faisant des merveilles de la BO anxiogène et stridente de Bernard Herrmann. Et exploitant à fond le noir & blanc et ses ombre sinistres pour donner un aspect gothique à l'ensemble. Ceci étant aidé par les décors réussis, dont l'aspect vieillot de la maison Bates.
Pour l'anecdote, le choix de tourner en noir & blanc résultait essentiellement de contraintes budgétaire, permettant à Hitchcock de filmer vite avec l'aide de son équipe de la série "Alfred Hitchcock presents". Cela s'est également avéré utile pour éviter de titiller la censure avec du sang bien rougeoyant !
Le film est d'ailleurs souvent ramené à son point d'orgue sanglant : la scène de la douche, d'une complexité inouïe pour l'époque. Un enchaînement de plan rapides, d'idées graphiques originales (le célèbre Saul Bass en a dessiné le story board !). Le tout sans montrer de vraie nudité. Peut-être la scène de Hitchcock qui sera la plus reprise ou parodiée.
Mais la maîtrise de "Psycho" ne se limite pas à cette scène, et le film dans son ensemble a tenu sans mal l'épreuve du temps.