Difficile de résumer Pulp fiction tant le film tient autant sur les savoureux dialogues écrits par Tarantino que sur l’histoire proprement dite. Plusieurs récits s’entremêlent avant de s’imbriquer les uns dans les autres. Tentons malgré tout d’éclairer l’intrigue... Deux tueurs à gage (Vincent Vega et Jules) sont embauchés par le caïd Marcellus Wallace pour récupérer une précieuse mallette. Mais l’affaire tourne mal et nos deux tueurs se retrouvent avec un cadavre dans leur voiture. Parrallèlement, un jeune couple braque un snack pour dévaliser la caisse. Et puis, il y a aussi la femme de Marcellus, complètement camée, dont Vincent va devoir s’occuper le temps d’une soirée... Et puis Butch, le boxeur qui tue accidentellement son adversaire alors que des sommes colossales sont en jeu et qu’il a été payé pour se coucher... Qu’on se rassure, tout ce beau petit monde va finir par se retrouver !

Quentin Tarantino est avant tout un passionné, sa passion immodérée pour le cinéma de genre se matérialisant via l’hommage systématique, via la référence immédiate aux classiques qui ont sculpté son goût cinématographique... De cette vie passée à regarder, ingurgiter et assimiler des films de genre, résulte un cinéma protéiforme extrêmement codifié et qui pourtant n’a de cesse d’exploser les barrières des genres dans lesquels il puise son inspiration (on pourra citer comme exemple le plus récent la scène illustrant le passé de O-Ren Ishii dans Kill Bill qui voit de l’animation japonaise mêlée à la bande son d’un western spaghetti !).

Avec Pulp Fiction, Quentin Tarantino prolonge le travail entrepris dans Reservoir Dogs sur la déstructuration totale de la narration. Pendant près de 2h30, le spectateur suit la résolution très ludique d’un immense puzzle dont les pièces auraient été volontairement éparpillées. A ce traitement narratif totalement décomplexé, Tarantino ajoute une réalisation d’une sobriété surprenante, réhabilitant par la même occasion l’utilisation du plan fixe en une séquence inoubliable (la confrontation entre Butch et Marsellus Wallace). Tarantino nous rappelle ainsi que le rythme et l’action ne sont pas forcément une histoire de mouvements hystériques de caméra mais bien de "mise en scène". On appelle ça une vraie leçon de cinéma !
Markomoww
8
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le 27 déc. 2013

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