La comédie à (très) gros succès de 2014 (plus de douze millions de spectateurs !) « Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? » accouche logiquement d’une suite. Pas trop offerte rapidement au public pour ne pas être bâclée et avoir l’air trop mercantile mais pas trop espacée dans le temps non plus pour garder l’envie des spectateurs toujours intacte, cette comédie n’ayant pas non plus acquis un statut culte comme « Les Visiteurs » ou « Les Trois frères ». C’était juste une comédie populaire dans le bon sens du terme et dans l’air du temps, qui s’avérait drôle et bien troussée en fédérant au moment approprié. Si on ne peut pas dire que c’est aussi réussi que l’original (et encore moins supérieur à son modèle), on peut aisément affirmer que si on a aimé le premier épisode on aimera sans souci celui-là.
Certes, il y a clairement l’effet de surprise en moins et parfois on a un peu l’impression d’une redite mais c’est globalement aussi drôle, vivant et rythmé que son prédécesseur. Philippe de Chauveron et ses scénaristes n’ont pas pris beaucoup de risques en localisant la majorité de l’action entre Chinon et Paris et en gardant le casting original sans quasiment aucun nouvel apport majeur à la distribution. Ici il y a une excellente idée qu’on regrette qu’elle n’ait pas été exploitée, juste suggérée et balayée par une ellipse : le voyage des Verneuil dans les pays de leurs gendres. Dommage, ça aurait été croquignolet. De même, c’est la mise en scène est toujours aussi paresseuse et l’interprétation de certains personnages est un peu forcée (Ary Abittan en tête) quand des personnages sont complètement mis de côté (les filles Verneuil). Quant au fait de rajouter le sujet du mariage gay et des réfugiés dans le script, cela donne une impression un peu fourre-tout mais, étrangement, ça passe ; content que nous sommes de retrouver cette sacrée troupe. Car dans « Qu’est-ce qu’on a encore fait au Bon Dieu ? » on rit de bon cœur et souvent.
Les gags ne sont pas lourds et le comique de situation accouche de moments vraiment drôles. Mais c’est surtout dans des dialogues bien écrits et parfaitement mis en bouche que l’on trouve la matière à rire. Et ce sont Chantal Lauby et Christian Clavier (dans des drôles qui leur vont vraiment bien) qui détiennent la palme de l’humour. Et fort heureusement ce sont eux que l’on voit le plus. Leurs réactions et manigances sont clairement ce qui fait tout le sel d’un film qui essaye de faire une grande salade mixte de tous les clichés que l’on peut avoir sur les minorités et de s’en amuser avec réussite. Et non pas de les relayer comme certains grincheux voudront bien le faire croire. Dans ce cas-là, on ne peut plus rire de rien alors que le film reste tout de même relativement dans le politiquement correct en veillant à ne froisser personne. Le but est de s’amuser des préjugés et de passer un bon moment sans prétention voilà tout, ce que le long-métrage réussit haut la main. Dans cette suite sympathique qui ne souffre d’aucune baisse de rythme, on prend du plaisir, on sourit, on rit et c’est tout ce qu’on demande.
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