Avons-nous réellement affaire à un James Bond ou à un banal film d’espionnage ?

Quantum of Solace (2008) est la suite directe du précédent opus et reprend là où nous en étions (quelques minutes seulement après). Il est donc primordial de l’avoir vu avant sous peine d’être complètement perdu. James Bond venait de mettre la main sur


le meurtrier de Vesper Lynd


et s’apprête à découvrir à quel point l’organisation terroriste est bien plus complexe et dangereuse que ne l’avait imaginé le M.I.6.


Après un revival des plus mémorables grâce à Martin Campbell qui réalisait le 21ème opus (Casino Royale - 2006), c’était avec une très grande impatience et fébrilité que l’on attendait le chapitre suivant, étrangement intitulé Quantum of Solace (intraduisible en français). Mais avouons-le tout de suite, il était difficile de faire mieux, si ce n’est aussi bien que ce que venait de réaliser Martin Campbell. On s’étonne d’ailleurs d’y retrouver Marc Forster derrière la caméra, peu voire pas habitué aux grosses productions, celui à qui l’on doit notamment Neverland (2004) une œuvre fantastique & familiale ou encore Les Cerfs-volants de Kaboul (2007) un très beau drame autobiographique.


Ce 22ème opus se démarque largement des précédents opus, très clairement il ne ressemble en rien à un James Bond, de l’écriture des personnages en passant par le main theme totalement absent ou une intrigue passablement divertissante. Toute l’action (ou presque) étant condensée dans la 1ère demie heure du film (avec une excellente scène d’ouverture située en Italie), puis tout le reste du film ne sera qu’une enfilade de séquences, parfois dénuée du moindre dialogue, avant de se conclure sur une dernière scène d’action où le réalisateur semble s’être lâché sur les explosions, comme s’il s’était senti obligé de remplir son cahier des charges.


Le film ne ressemble en rien aux standards de la franchise, si bien que parfois, on se demande réellement si l’on a affaire à un James Bond ou à un banal film d’espionnage, en dehors du sympathique clin d’œil à Goldfinger (1965) avec une femme recouverte de pétrole (en lieu et place de l’or). Si la mise en scène et le scénario peuvent faire défaut, on pourra toujours se satisfaire de la distribution, où l’on retrouve Daniel Craig, la ravissante Olga Kurylenko et le diabolique (mais pas assez méchant) Mathieu Amalric, qui succède à la longue liste de méchants français après Michel Lonsdale (Moonraker - 1979), Louis Jourdan (Octopussy - 1983) ou encore Sophie Marceau (Le Monde ne suffit pas - 1999).


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2021)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


Le cycle 007 avec Daniel Craig au complet :
Casino Royale (2006) ★★★★
Quantum of Solace (2008) ★★☆☆
Skyfall (2012) ★★★☆
Spectre (2015) ★★★☆
Mourir peut attendre (2021) ★★★☆

RENGER
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le 15 oct. 2021

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