La comédie française des années 2000 est évidemment ce qui est arrivé de pire au pays depuis le SIDA, le cancer, le terrorisme et la pauvreté. Tous les films se ressemblent, s'enchaînent, s'épuisent les uns les autres, et ils continuent de se remplacer au box office afin de remplir les poches de quelques producteurs véreux aux dépens d'un public dont on s'étonne de l'affaissement culturel. Raid Dingue est évidemment un des symboles de ce délit culturel, même s'il surpasse légèrement les autres. En effet, il se regarde comme on boit du petit laid ou une médiocre piquette, car ça passe tout seul, on ne se prend pas trop la tête, c'est plaisant, il n'en reste rien et on ne peut repenser au film sans se souvenir de la nullité de ce dernier. Ces films là sont évidemment nécessaires pour se détendre, mais comment expliquer l'inflation insupportable de ces films français médiocres qui, s'ils ne sont pas psychologisants, sont une ôde au mauvais goût ? Dany Boon signe donc un mauvais film, je dirais médiocre, sur le thème du RAID.
Une jeune femme, fille du Ministre de l'Intérieur, tente de rentrer dans l'honorable institution du RAID sans succès, et grâce à des manoeuvres de son père destinées à la décourager dans son projet, elle rentre et réussit malgré les réticences du milieu machiste et un peu imbécile. Le tout est agrémenté d'un fond d'intrigue minable sur une prétendue organisation serbe ayant la volonté de braquer et tuer en France. Le personnage principal est peu embarrassé de nuances, dans un jeu un peu monocorde, passant de l'ingénue à la grosse débile. Dany Boon joue mieux mais il ne sort pas de sa zone de confort de beauf. Mention spéciale au serbe plutôt doué. Les autres sont invisibles. Le synopsis commence de manière intéressante pour se terminer dans un final si improbable et si peu drôle qu'on en deviendrait presque aveugle après la scène finale. On sourit de temps à autre, on ne rit jamais. Passons sur les clichés insupportables sur la fonction publique (ce qui venant d'un expatrié de droite n'est pas étonnant), les insinuations de corruption, le faux féminisme misogyne ou encore sur les recyclages de sketchs en tout genre.
En conclusion, le film n'est pas insupportable, mais on s'en passerait bien.