La génése du film prend effet peu de temps après la fin du tournage de The outsiders. Coppola voulant profiter de cette parenthèse enchantée, il réussit à convaincre la majorité du casting et de son équipe d'enchainer sur un second film tiré d'un livre de la même auteur S.E Hinton, tout en continuant le montage de The outsiders. Le film a été relativement mal acueilli à sa sortie. Prétentieux et vain pour certains. Il fut réhabilité au fil du temps comme un chef d'oeuvre sous estimé de son auteur.
Personnellement, j'ai tendance à faire prévaloir la mise en scène sur le reste. Non pas que le reste est subsidiaire mais c'est ce qui m'attire de prime abord. Et je peux dire que je suis servi avec Rusty james. Elle est très élaborée et empreinte de beaucoup de symbolisme. Par exemple la scène du corps astral montrant que Rusty n'est pas un le leader révé, ou quand Rusty James, son frère et un flic revenchard sont devant une grosse horloge sans aiguille signe que le temps disparait en la présence de ce dernier (annonciateur d'un événement? qui sait).


Et justement, le temps est le fil rouge du film. D'une part avec l'apparition constante de l'heure sous forme d'horloge, etc.. ainsi que l'accélération du temps lors d'un plan sur les buildings par exemple (repris de Koyaanisqatsi, a voir absolument si ce n'est pas déjà fait) et d'autre part par la musique de Stewart Copeland (le batteur de Police). Toutefois il y a très peu de mélodie. C'est plus un assemblage de percussions avec des sons d'objet tel que (marteau piqueur, machine à écrire, le tic tac évidemment, etc...) façon dubstep. Et ce mélange qui pourrait paraitre indigeste est tout à fait virtuose apportant énormément aux scènes.


Mais outre sa technique, le film a t'il un véritable intéret? Déjà du propre aveu de Coppola. Ce film est une manière de rendre hommage à son grand frère qu'il vénérait (tout comme Rusty james vénére le sien). Ensuite le propos est assez intéressant car il va à contrecourant des films sur cette jeunesse désabusée et en recherche de modèle comme la fureur de vivre par exemple. Motorcycle boy (le frère de Rusty, un Mickey Rourke magnétique) n'est plus la légende que les autres lui ont créée. Ils s'en sont fait un fantasme. et Rusty ne pourra jamais être l'équivalent de son frère. D'ailleurs ce dernier ne veut pas que Rusty suive ces traces. Il veut lui apprendre à vivre tout simplement. Un film sur la fuite du fantasme et le retour à la réalité.


En conclusion, j'ai été agréablement surpris. Un très bon Coppola que je classe sans hésiter dans le haut de sa filmographie.
Rusty Coppola /20

JohaKeyz
8
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le 9 nov. 2020

Critique lue 100 fois

JohaKeyz

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