Les amis, chaque jour, on a beau voir des centaines de films chaque année, on a beau creuser les filmographies de réalisateurs pensant tout connaître, on peut encore être totalement subjugué par ce bon vieux 7ème art quand on s'y attend le moins.


Bon sang de bois, Mr Buster Keaton, en seulement 45 minutes, tu m'as complétement enchanté, tu m'as entrainé dans ton univers, tu m'as imposé tes changements de rythme sans que je ne puisse rien faire, j'ai souri, rigolé, eu les larmes aux yeux...
Il aurait été tellement facile de te perdre avec un tel sujet, mais tu arrives à dresser le portrait d'un homme sensible, rêveur, maladroit sans excès, tu parviens à canaliser tes 14 idées à la minute pour enchaîner des gags sans lourdeur. Tu utilises ta gestuelle hallucinante pour donner vie à cette pléiade de plans ingénieux, dans lesquels on alterne entre le cocasse et le poétique.


Ton amour du cinéma transpire littéralement et déborde chaque fois que ta caméra se pose qu'elle filme en continue ou par segment, l'onirisme qui se dégage de ton oeuvre est palpable à chaque instant. A mi chemin entre du Tintin avant l'heure, dans des séquences digne d'un grand film d'aventure, en puisant ton inspiration dans l’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle servant seulement de prétexte à ce que tu veux faire dire à ton récit, tu m'as émerveillé.


Ton Sherlock Junior est une véritable petite leçon de mise en scène, nous sommes en 1924 et je ne compte la multitude de moments durant lesquels j'avais les yeux écarquillés devant les artifices qui se défilaient sous mes yeux. Nous sommes en 1924 et tu proposais déjà une somptueuse comédie qui mélange les genres avec brio pour y insuffler une véritable ode. Pour une fois tu as pu montrer au monde entier à quel point tu étais coordonné et affuté dans tes mouvements en interprétant ce détective intrépide, et à quel point il était difficile de faire semblant de faire preuve de maladresse maitrisée.


J'ai rarement été aussi emballé par un film lors d'un premier visionnage, merci infiniment pour ces trois quart d'heure qui vont me marquer pour très longtemps, je file rêver d'une partie de billard contre toi et d'une folle poursuite en moto.

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le 8 févr. 2016

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