L'Arène des Neiges

En bon vieux routier du cinéma à charge, Oliver Stone se devait de réaliser un film à propos du plus gros scandale de ce siècle. Et qui, de plus, concerne les fondement des Etats-Unis. Même le black golden boy beau parleur de la Maison Blanche en a eu la chique coupée lorsque des journalistes lui posait des questions à l'époque des faits.
Un film utile à tous ceux qui ne connaissent pas vraiment le sujet, certes. Beaucoup moins pour tous les autres. Sur la forme, le réalisateur sombre épisodiquement dans ses travers vus dans Tuers Nés ou Alexandre : des filtres inutiles, un plan kaléidoscopique dont la présence étonne, un montage un peu pataud et surtout une musique aux accents techno inexplicable. Reste des acteurs qui font ce qu'ils peuvent et un propos efficace même si parfois caricatural. Joseph Gordon-Levitt endosse de nouveau dans un rôle de biopic de manière sympathique mais à la limite du convaincant. Le seul qui sort du lot est Rhys Ifans, une fois de plus impeccable et méconnaissable dans un rôle. Encore une grand acteur dont on ne parle pas assez. Ce qui est déjà un signe qu'il est grand en soi.
Comme il est dit sur un carton avant que le film ne démarre, il s'agit d'une dramatization. Qui contient en réalité bien moins de drama que le documentaire ahurissant nommé Citizenfour. En effet la réalité dépasse la fiction et ici le documentaire a dépassé le film, qui est d'ailleurs sorti en salle bien avant, même si on passe un agréable moment devant le dernier opus d'Oliver Stone, qui sert aussi de piqure de rappel.

Moralité : voyez ce film pour vous initiez et voyez ensuite Citizenfour pour vous (r)éveillez.