Quelque part à L.A, quelque part en Italie, quelque part dans une chambre d'hôtel, un bar ou une piscine, le temps passe. Lentement.

Johnny Marco, acteur sur le retour, grand (beau) gosse désœuvré regarde des jumelles danser pour lui, sa fille faire du patin à glace, joue à Guitar Hero, et s'ennuie. Il ne comprend pas le monde du showbiz' dans lequel il vit, il s'en amuse, en profite mais en semble déconnecté.

Tout comme Bill Muray avant lui, Stephen Dorff incarne à la perfection cet acteur qui a tout mais qui finalement ne possède rien, en transit dans sa propre vie, vie en suspension et cotonneuse.

Seule sa fille de 11 ans, Cleo, de passage elle aussi, semble lui redonner le sourire, l'envie de se lever, de bouger et le sort de son anesthésie sentimentale.

Sofia Coppola retravaille à nouveau les thèmes déjà présents dans "Lost in translation" et "Virgin Suicides" : la vacuité de l'existence, le détachement, l'incapacité à communiquer, la solitude, etc.

La photo est magnifique, hymne aux années 90 et à Los Angeles, et la mise en scène de Sofia Copolla, de par sa proximité avec ses personnages, sa capacité à saisir des instants, des détails, contraste avec la froideur du monde dans lequel évolue Johnny.

Somewhere nous montre les failles et l'absurdité du système hollywoodien mais tout en douceur et légèreté, en ayant presque l'air de ne pas y toucher.

Miho
7
Écrit par

Créée

le 17 janv. 2011

Critique lue 275 fois

3 j'aime

Miho

Écrit par

Critique lue 275 fois

3

D'autres avis sur Somewhere

Somewhere
Aurea
6

Sofia Coppola, un art consommé du vide

Comment traiter du vide sidéral d'une vie, comment rendre l'ennui existentiel de quelqu'un qui a tout ou presque : succès, célébrité, argent, sexe, et qui finalement n'a rien, et cette vacuité-là...

le 27 juil. 2011

65 j'aime

25

Somewhere
Socinien
2

Dans la famille Coppola, je demande le père.

Parce que je commence à en avoir assez de me coltiner les films-playlist de sa fille : pas de scénario, pas de dialogues, rien. Juste de la musique d'ascenseur. S'ennuyer devant des gens qui...

le 6 janv. 2011

60 j'aime

26

Somewhere
bilouaustria
6

"Less than zero"

La drogue en moins, "Somewhere" pourrait être une adaptation assez fidèle du célèbre premier roman de Breat Easton Ellis écrit dans les 80´s, "Less than zero". Los Angeles, du fric partout, des...

le 3 nov. 2010

55 j'aime

17

Du même critique

Take Shelter
Miho
5

Protège-moi

Après son remarqué Shotgun Stories, Jeff Nichols fut consacré cette année lors de la Semaine de la Critique à Cannes avec Take Shelter, chronique sociale et familiale matinée d'ambiance paranoïaque...

Par

le 12 juin 2011

65 j'aime

7

L'Important c'est d'aimer
Miho
9

Love me two times

" L'important c'est d'aimer " est à remettre dans son contexte. 1972, Zulawski réalise " Le diable " en Pologne, qui tombe sous le coup d'une censure très violente. Il décide de venir tourner en...

Par

le 14 févr. 2011

55 j'aime

3

Hellraiser - Le Pacte
Miho
4

"Les Cénobites tranquilles" était déjà pris.

S'il y a une figurine qui trône en bonne place sur les étagères de tous les adeptes du cinéma d'horreur, c'est celle de Pinhead. Dépassant même souvent Jason ou Freddy, le leader des Cénobites jouit...

Par

le 31 mars 2011

47 j'aime

2