Dire que Sam Raimi est capable du meilleur (Spider-Man 2) comme du pire (Jusqu'en enfer), n'est que justice. Ce Spider-Man 3 vient d'ailleurs confirmer tout cela...


Le film est grandiose, visuellement impressionnant, mais malheureusement il s'agit ici d'une belle coquille totalement vide. Outre l'introduction des nouveaux personnages comme Gwen Stacy et son père qui passent presque à la trappe, tant leur développement est minime (bien que Bryce Dallas-Howard ait prouvée son talent dans le passé, à l'instar de James Cromwell), Sam Raimi instaure aussi une ambiance plus "cool" et décalée, propre à bons nombres des blockbusters un peu cons de ces dernières années.
Spider-Man doit faire face à un symbiote qui viendra corrompre son costume, révélant son côté "dark", malheureusement encore une fois, si l'intention est louable, jamais la sauce ne prend. Spidey qui autrefois demeurait être un personnage attachant, devient ici un héros méprisant et complètement en désaccord avec le script.


Le scénario est d'ailleurs assez chaotique. Deux nouveaux grands méchants font leur apparition, et si la naissance de l'Homme-Sable demeure être une belle scène, d'autant que le personnage possède une vraie histoire (quelle chance !), on ne peut pas en dire autant de Venom qui n'est habité que par un besoin de vengeance un peu faiblard étant donné la raison de celle-ci. Jamais ce super-vilain ne parvient à trouver l'intensité qui était pourtant si caractéristique du Bouffon Vert ou du Docteur Octopus.


James Franco, alias Harry Osborn, prend quant à lui pleinement en main son désire de venger son père, trois films pour en arriver à un tel résultat, c'est un peu poussif. Cependant le personnage peut au moins se vanter d'avoir une vraie personnalité, ses actions sont réfléchies et compréhensibles, si bien que l'on en viendrait presque à se réjouir quand il s'en prend à Spidey, devenu assez détestable au fil du métrage. Mary-Jane est finalement la seule qui demeure appréciable, son personnage est l'unique point logique, ou qui du moins fonctionne avec un raisonnement cohérent.


Tobey Maguire quant à lui n'est pas à la hauteur quand il s'agit de jouer les héros obscures. Son "darky Spidey" est trop lisse. Jamais l'acteur ne parvient à insuffler la force que ce nouveau défis d'interprétation peut comporter. Il se contente de s'ancrer dans une "cool-attitude" de playboy beauf et ringard. Pour le coup il faut avouer qu'il est à l'opposé des deux autres films, mais là où Sam Raimi parvenait à mettre en scène l’exacerbation des super-vilains dans les deux premiers volets, il fait le choix ici de traiter cette nouvelle facette de Spider-Man, sous le ton de la comédie, ce qui est un choix très discutable. Comme si cela ne suffisait pas, Danny Elfman n'est même plus de la partie, il laisse sa place à un compositeur plus ou moins intéressant qui ne fait que reprendre les thèmes principaux tout en les détournant.


Le gros problème de ce troisième et ultime volet, c'est qu'il est creux et part dans tous les sens, il y a trop de personnages à introduire, si bien que les enjeux ne sont jamais bien définis. Sam Raimi tire ici sa révérence sur la franchise Spider-Man, et il était légitime d'en attendre beaucoup mieux. Bref on aurait apprécié une conclusion plus intense.

Créée

le 14 mai 2014

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E-Stark

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