La Beauté du geste
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Que dire ? La mise en scène regorge d’idées toutes plus géniales et pertinentes les unes que les autres ; les acteurs brillent par la complexité de leur personnage ; la musique composée par Christopher Young est la meilleure de la saga, d’une richesse folle, d’une beauté sans nom. Sam Raimi réalise le chef-d’œuvre du film de super-héros : intelligent, poétique sans jamais oublier de divertir ni de graver la rétine, Spider-man 3 pose comme base scénaristique le refus de l’antagoniste méchant au profit de la méchanceté, métaphore filée du récit. La méchanceté est allégorisée : elle surgit d’ailleurs, météorite frappant l’homme sans qu’il puisse crier gare, elle l’étouffe de sa matière noire, gluante, collante ; c’est contre elle que nos personnages se battent. Agonie humaine. Un héros confronté à sa gloire, un père désolé et malchanceux, un fils rongé par la vengeance, une actrice qui tombe brutalement de son étoile… Cécité humaine créatrice de monstres. Dans l’évangile qu’est la saga Spider-man, ce troisième et dernier opus conduit logiquement à la passion et la rédemption. Sans concession pour ses personnages qu’il dote d’une fragilité incroyablement juste et touchante, Sam Raimi atteint une puissance cathartique éprouvante autant qu’amusante ; il parvient – par magie – à mêler les registres et les degrés de lecture ; il livre une création polyphonique pleinement cohérente où plusieurs voix apparemment contraires jouent ensemble un même refrain. Celui d’un super-héros quotidien et conscient de son pouvoir, soucieux du bien. Celui d’une ode à l’adolescence au terme de laquelle le jeune adulte a fait le choix du sens moral qu’il donnera à sa vie. Tout cela dans une avalanche généreuse et ludique d’action. Un joyau brillamment réalisé, parfaitement rythmé. Un chef-d’œuvre.
Créée
le 8 janv. 2019
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