L'idée est survenue depuis 1980 avec la sortie de L'Empire contre-attaque, lors du pré-générique de début, celle de placer la future trilogie comme la suite d'aventures au préalable déjà passées. Vint Le Retour du Jedi, l'épisode VI donc, et depuis l'attente des fans grandissait chaque jour, attendant impatiemment l'arrivée de la nouvelle trilogie. Seize ans plus tard, George Lucas livre enfin à sa meute assoiffée de connaissance le prélude à la trilogie qu'il a lui-même (en partie) instauré.


Si la base est bonne, les effets spéciaux magnifiques, la musique de John Williams toujours aussi incroyable et les scènes d'action détonantes, manquent également au long-métrage une cohérence concise et un scénario digne de ce nom. Car si Lucas est un excellent réalisateur, il l'est nettement moins en tant que scénariste. Dans ce premier épisode, du remplissage à foison et des personnages ridicules viennent ternir l'image de Star Wars, en témoignent l'agaçant Jar-Jar Binks, la course de podracers ou encore tout le passage dans Otoh Gunga, la cité sous-marine.


Nouveau casting, nouvelles figures inévitablement mémorables comme Liam Neeson en maître Jedi, le pourtant excellent Ewan McGregor en jeune Obi-Wan Kenobi (un rôle hélas bien sacrifié) et la talentueuse Natalie Portman en reine Amidala, rôle qui la transfigurera de nouveau au grand public après sa merveilleuse interprétation de Mathilda dans Léon. Pour le reste, c'est de l'incongru en barre avec un Samuel L. Jackson en sage Jedi, un Terence Stamp perdu comme jamais en chancelier désabusé et une flopée de personnages numériques inconsistants.


À noter que tout ce petit monde est dirigé de façon laxiste par un George Lucas plus préoccupé par son merchandising que par ses acteurs. Pour la mythologie préexistante, c'est un ratage total en revanche : un monde futuriste travaillé à l'extrême comparé au futur univers kitch des épisodes suivants, de nouvelles races, de nouvelles planètes, le passé d'Anakin Skywalker tout simplement bâclé (« Il n'a pas de père », ça c'est fait) et une mise en œuvre du futur Empire intéressante mais trop inutilement complexe.


Tout ce que l'on voulait savoir tient donc en une bonne demi-heure. Pour le reste, du remplissage de retournement de pouvoir, de batailles interstellaires et un duel totalement édifiant entre le jeune Obi Wan, son maitre Qui-Gon Jinn et l'effrayant Dark Maul (sûrement le plus beau combat de la saga). En somme, cet Épisode I est une semi-déception qui a beau en mettre plein la vue mais ne tient pas toutes ses promesses.

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le 16 avr. 2019

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