Quand on annonçait l'adaptation du célèbre jeu vidéo "Street Fighter II" au début des années 90, les fans étaient à la fois impatients mais aussi terrifiés de voir le résultat. Et petit à petit que les informations défilaient dans les magazines spécialisés de l'époque, ils devenaient de plus en plus craintifs jusqu'à ce qu'ils soient préparés au pire : Street Fighter serait un nanar. Il faut dire qu'en étant réalisé par le tâcheron Steven E. DeSouza, principalement scénariste de blockbusters, et piètrement interprété par un Jean-Claude Van Damme hélas involontairement comique, le long-métrage ne pouvait être une réussite dite 'sérieuse'.


Interprétant un héros patriote américain avec l'accent belge, JCVD, alors en plein essor, se ridiculise copieusement face caméra. Autour de lui, une mise en scène de série Z et surtout un scénario d'un ridicule affligeant, écrabouillant la petite mythologie du jeu, et de nombreux personnages deviennent inconsistants, leur rôle se minimisant au profit d'autres. Ainsi, pour les fans du jeu, certains sont soit rabaissés au rang de sous-fifres sans importance soit des personnages à la personnalité ridiculement changée, en témoigne Dhalsim, devenu ici un scientifique chevelu se rasant on ne sait trop pourquoi la tête à la fin du film.


Deejay est quant à lui un sbire transparent lançant vanne sur vanne, E. Honda un caméraman insignifiant se battant mollassonnement avec Zanguieff sous fond du thème de Godzilla (oui, ils ont osé) tandis que la fameuse bête Blanka ne sert strictement à rien, son unique apparition en monstre vert étant d'une inutilité affligeante. Trop de personnages pour une une si mince intrigue amenait inéluctablement à une inconsistance élémentaire, le long-métrage se concentrant principalement sur le combat Guile/Bison, ce dernier étant malheureusement interprété par le regretté et excellent Raúl Juliá dont c'est hélas le dernier film.


Une image bien ternie donc pour l'ex-Gomez Addams qui cabotine ici à outrance, l'acteur étant autant en roue libre que ses compagnons de fortune, tous aussi grimaçants les uns que les autres. Autour d'une histoire ringarde, de décors presque en carton pâte et de costumes cheap, nous n'oublierons bien sûr pas les combats mous du genou chorégraphiés à la va-vite et les infidélités multiples au jeu original qui nous font au final nous retrouver face à un film d'action médiocre au possible. Street Fighter, un nanar mémorable rentré immédiatement au panthéon du genre...

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le 9 avr. 2019

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