Sucker Punch par TheScreenAddict
Zack Snyder vient de confirmer la triste tendance : 2011 voit (presque) tous ses films les plus prometteurs se gameler les uns après les autres (à l'exception de Black Swan et Fighter). Après les désastreux Somewhere, Au-delà, Tron Legacy, ou encore Rango, Sucker Punch s'affiche non seulement comme le pire film de Snyder mais aussi comme l'un des plus gros ratages de l'année. Alors qu'il nous avait épatés avec 300, fresque aussi violente que grandiose, et la sublime adaptation de Watchmen, Snyder nous livre un navet de la pire espèce. Scénario bancal, bâclé, sans enjeux, bêtement binaire (alternance de scènes bourrines et d'accalmies), ultra-répétitif, triste chapelet d'actrices mono-expressives (la fadasse Emily Browning en tête) offrant de la mamelle et de la fesse sans glamour aucun, montage épileptique digne des partouzes métalliques d'un Michael Bay, bande-son assourdissante aussi subtile que dix Boeing 747 au décollage...
On a littéralement « l'impression d'assister à des introductions avortées de jeux vidéo bourrins avec en sus la frustration de ne pouvoir y jouer » (1). Mais qui a bien pu décréter que Sucker Punch est un film de geeks ? Pris au piège de ses références innombrables, Snyder se perd dans un tourbillon d'images marmoréennes, impénétrables, frigides dans leur soi-disant bouillonnement. Belles mais vides. La plastique est vaine. Privé presque d'emblée de toute espèce d'émotion, on finit par s'ennuyer devant ce film d'action au sérieux terrifiant, à la mise en scène tétanisée mais jamais tétanisante, qui s'autoproclame comme le summum du divertissement fun sans jamais atteindre ne serait-ce qu'une once de fun. Ce bon vieil esprit fun qui faisait le charme et la saveur des 90's. Qu'elle est lointaine la galaxie délirante et jouissive du Cinquième Élément...